Sévices sur six anciens élèves: une tâche colossale pour le juge au procès de Claude Guillot
Kathleen Frenette | Journal de Québec
C’est une tâche colossale qui attend le juge qui a présidé le procès du pasteur Claude Guillot, accusé d’avoir commis des sévices physiques et psychologiques sur six anciens élèves entre 1983 et 2014, à Québec et à Victoriaville.
Après un procès qui a duré plus d’une année et demie et qui a été scindé à de multiples reprises, les avocates de la Couronne et de la défense, Me Sonia Lapointe et Me Susan Corriveau, ont déposé, mardi, devant le juge Christian Boulet, leurs plaidoiries écrites.
Pour le ministère public, les plaidoiries tiennent sur 57 pages, alors qu’en défense Me Corriveau a déposé un total de six volumes, tout en rappelant au magistrat qu’il s’agissait là d’une tache imposante et qu’elle avait essayé de faire «au mieux», étant donné qu’il y avait plus de «10 000 pages de notes sténographiques».
Arrêté par les enquêteurs du Service de police de la Ville de Québec en décembre 2015, le procès du pasteur Claude Guillot a commencé en juin 2018 et il devait durer trois semaines à l’origine.
En tout, l’homme d’Église fait face à 22 chefs d’accusation, dont voies de fait, séquestration, voies de fait causant des lésions, harcèlement, voies de fait armées et entrave à la justice.
Véritable prison
Dans le cadre du procès, il avait été possible d’apprendre qu’après s’être fait renvoyer de l’école La Bonne Semence de Victoriaville, dans les années 1980, l’homme avait fixé ses pénates dans le secteur Chauveau.
À cet endroit, il avait développé une école dans son sous-sol, en se basant sur le programme américain A.C.E. (Éducation chrétienne accélérée), où différentes «sentences» étaient infligées aux enfants qui, par exemple, devaient se tenir debout pendant des heures, voire des jours.
Dans la maison de Guillot, les fenêtres étaient vissées de l’intérieur, la résidence était surveillée par d’innombrables caméras et les enfants étaient parfois privés de nourriture.
En septembre, les parties doivent se revoir en cour. C’est à ce moment que le juge du procès sera en mesure de préciser quand il pourra rendre son verdict.