Claire Norton parle des rencontres amoureuses qui emportent tout sur leur passage dans son nouveau roman «Par la force des choses»

Portée par un souffle puissant, une riche palette d’émotions et une écriture tout en finesse, l’écrivaine française Claire Norton a séduit plus de 400 000 lecteurs depuis la parution de son premier roman. Elle nous transporte, cette fois, dans l’univers de Lisa, une femme pragmatique qui n’a jamais cru au «grand amour». Elle voit toutes ses certitudes voler en éclat lorsqu’elle recroise Victor, un homme rencontré des années auparavant, un soir de fête.  

Lisa est une femme indépendante qui voit la vie comme une succession d’événements, de choix à faire, de décisions à prendre et de rencontres menant éventuellement à des «partenariats». 

Un soir de fête, elle rencontre Victor. La magie opère entre eux. C’est magnifique. Mais Lisa, terre-à-terre, refuse de se laisser emporter par cette histoire de cœur et poursuit sa vie en essayant d’oublier Victor.

Mais le destin est têtu: quelques années plus tard, elle croise Victor à nouveau. C’est encore magique. Et cette fois, Lisa doit faire face à ses choix, à ses contradictions, à ses élans profonds et aux conséquences de tout cela.

Moments d’exaltation

Claire Norton, une écrivaine à découvrir absolument, parle de l’amour qui emporte tout sur son passage dans ce roman bouleversant. «Ce n’est pas tant autobiographique, mais on a tous vécu des histoires d’amour différentes. On a tous connu un moment d’exaltation où on n’a pas forcément su être rationnel, où on s’est laissé déborder par quelque chose», commente-t-elle en entrevue. 

«En revanche, ce qui relève plutôt d’une histoire personnelle, c’est le souvenir des sentiments qui t’habitaient et où, d’un seul coup, tu as débordé, au point de ne plus être dans un état complètement rationnel. Où tu ne prends pas les décisions de la même manière. Où tu as, malgré toi, une tendance à idéaliser l’autre parce que je pense que c’est ça, l’amour, aussi: c’est manquer de rationnel. On devient un peu un autre quand on est dans un état second!»

Claire Norton ajoute qu’on n’a qu’à regarder autour de soi pour voir des personnes qui se sont laissées déborder par une histoire d’amour. «Ou en bien, parce qu’elles se sont transformées grâce à ces histoires-là, ou en moins bien, parce que ce sont des histoires qui ont pu les détruire par le chagrin. On a tous ces expériences différentes et c’est ce que je trouve beau, en amour.»

La puissance des sentiments

L’écrivaine explore aussi, dans le roman, l’importance du pouvoir des femmes, le combat des femmes pour le libre choix et la puissance des sentiments amoureux. 

«J’avais déjà, dans un précédent roman, Malgré nous, abordé le sujet des limites de l’amitié. C’était quelque chose qui m’avait intéressé et j’avais, cette fois-ci, très envie de faire la même chose pour le sentiment amoureux. Je suis partie [du] célèbre vers d’Aragon “Aimer à perdre la raison” et de l’expression “aimer à la folie”.»

«Quand tu dis “aimer à la folie”, qu’est-ce que ça veut dire exactement? Qu’est-ce qui se cache derrière? Est-ce que ça veut dire ne plus pouvoir vivre sans l’autre? Est-ce que c’est être prêt à mourir par amour? Est-ce que ça veut dire perdre ses valeurs et s’effacer complètement? Ou est-ce que ça peut, justement, être se perdre soi, au sens propre du terme. Ce sont des questions que je me suis posées.»

Se perdre soi-même et s’oublier sont des sujets qui l’ont fortement inspirée. «Je pense que tu peux aimer à en perdre réellement la raison. Je pense que le chagrin peut rendre fou. Évidemment, c’est plus rare, parce qu’heureusement on se reconstruit après un chagrin d’amour.» 

Par la force des choses

Claire Norton

Éditions Robert Laffont

552 pages

• Claire Norton habite à Paris.
• Elle a séduit plus de 400 000 lecteurs avec ses romans.
• On lui doit aussi En ton âme et conscience, Malgré nous, Ces petits riens qui nous animent, Celle que je suis (Grand Prix des Lecteurs Pocket 2022) et Le Sens de nos pas (Prix Solidarité 2022).
• Par la force des choses est son sixième roman.

«Pour sa première aventure extra-conjugale, Sophie avait parlé d’un vrai coup de cœur. Elle avait justifié le deuxième accroc par un «flash». Depuis le troisième amant, elle se contentait d’hyperboles pour décrire ses nouvelles conquêtes: Arthur était beau comme un dieu, Yvan la faisait mourir de rire, Francis la transportait de bonheur. C’était toujours le même scénario: une rencontre extraordinaire, des cinq-à-sept fougueux, des montées d’adrénaline suivies de redescentes tout aussi fulgurantes, puis un ultime rencard pour siffler la fin de la récréation. Sophie était devenue un vrai cœur d’artichaut.»

– Claire Norton, Par la force des choses, Éditions Robert Laffont