Cité pour outrage au tribunal dès le début de son procès devant jury

Un homme accusé d’avoir intimidé un juge a été cité pour outrage au tribunal dès les premières minutes de son procès devant jury, lui qui se représente seul.

«J’ai déjà eu cette merde», a lancé en anglais Anatoliy Vdovin depuis le box des accusés jeudi matin au palais de justice de Montréal.

L’accusé ne souhaitait pas que les accusations qui pèsent contre lui soient lues aux membres du jury, qui venaient tout juste de prendre place.

Le juge de la Cour supérieure Alexandre Boucher a coupé court à la tirade de l’accusé en le citant pour outrage au tribunal. Vdovin, debout et menotté, s’est dit «victime de corruption et de collusion».

Intimidation d’un juge

L’homme de 55 ans, qui se représente seul, subit son procès en lien avec des accusations d’intimidation d’une personne associée au système judiciaire et de menaces.

Selon la preuve qui sera présentée par la Couronne, Vdovin en aurait eu contre deux institutions: le syndic du Barreau et la Cour d’appel.

En mai 2024, il aurait appelé le greffe du plus haut tribunal du Québec pour obtenir certains documents sans qu’il y ait d’incident, a souligné le procureur de la Couronne, M^e Jean Caron.

Mais il aurait ensuite laissé un message sur la boîte vocale de M^e Claude-Henri Grignon, un avocat du Barreau.

«Est-ce que je vous ai manqué? [...] Dites bonjour à votre ami de merde le juge. Dites à cette merde que je le verrai très bientôt», entend-on sur l’enregistrement, en plus de diverses insultes.

Ce magistrat était impliqué dans un dossier de Vdovin à la Cour d’appel. La nature de celui-ci n’a toutefois pas été révélée aux membres du jury.

Le constable spécial Olivier Babin-McNicoll, chargé de l’enquête, a discuté avec le juge pour l’informer de l’appel reçu quelques jours plus tôt.

«Il n’a pas parlé de ses sentiments», a-t-il témoigné alors que Vdovin était caché par un paravent.

Le procès se poursuit jeudi après-midi au palais de justice de Montréal.