Cité-de-la-Santé à Laval: un autre beau cas de gestion à la petite semaine

L’hôpital Maisonneuve-Rosemont n’est pas le seul qui tient ensemble avec de la broche. La Cité-de-la-Santé à Laval, elle, tient avec de la broche de l’intérieur.

Je déclare d’emblée mon conflit d’intérêts. Un membre de ma famille y travaille. Mais pas besoin d’informations privilégiées pour s’inquiéter de ce qui s’y passe. Les journaux regorgent d’exemples. Urgence au point de rupture, patients laissés à eux-mêmes, infirmières d’expérience mises à pied. La Cité-de-la-Santé est un autre beau cas de gestion à la petite semaine.

HMR n^o2

Tout comme HMR, la Cité-de-la-Santé s’était vu promettre une vaste réfection en 2018. Or huit ans plus tard, le dossier est encore «à l’étude», selon le PQI. La situation est assez grave pour que le CISSS de Laval l’évoque la semaine dernière pour justifier le chaos qui a régné à l’urgence dans la nuit du 28 au 29 avril.

On demande souvent si ça va prendre un patient qui meurt pour que les choses changent. C’est déjà arrivé à la Cité-de-la-Santé, dans la nuit du 11 au 12 février dernier.

Comme un numéro

Et comme si ce n’était pas assez, à Laval comme ailleurs, on coupe! On aurait au moins cru que les choix, aussi difficiles soient-ils, seraient cohérents. Mais non. À Laval, on a eu la brillante idée de supprimer le poste de deux infirmières d’expérience qui viennent à la rescousse des équipes débordées, soupape essentielle au bon fonctionnement de l’hôpital.

Mais dans le monde bureaucratique de la santé, un poste est un poste. Le personnel, c’est comme le béton pour les rénovations, ça s’accumule dans des colonnes de chiffres.

L’expertise menacée par des lieux désuets, l’expérience sacrifiée, on dirait que c’est secondaire, pourvu que les chiffres s’équilibrent.

Et après on nous dira que les réformes vont dans la bonne direction...