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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Viol collectif: cinq joueurs d’ÉCJ 2018 sommés par la police de se rendre

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Agence QMI

2024-01-24T14:50:48Z
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Le scandale impliquant des joueurs de l’édition de 2018 d’Équipe Canada junior (ÉCJ) pourrait connaître d’importants développements dans les heures à venir, car cinq d’entre eux ont été avisés de se rendre à la police de London afin de faire face à des accusations d’agression sexuelle. 

C’est ce qu’a indiqué mercredi avant-midi le journal The Globe and Mail, citant des sources qui n’ont pas été précisées. Ayant reçu une échéance pour se rapporter aux autorités, les athlètes concernés n’ont pas été identifiés.

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«Nous ne sommes pas en mesure de fournir une mise à jour pour le moment, a confié la police de London au réseau Sportsnet mardi soir. Lorsqu’il y aura de plus amples informations à partager concernant cette enquête, nous serons en contact avec les médias.»

Toutefois, les autorités de London ont indiqué dans un communiqué qu’ils tiendront une conférence de presse à ce sujet le 5 février prochain. 

En juin 2018, huit patineurs auraient commis un viol collectif contre une femme dans une chambre d’hôtel à London, après un gala dans cette ville soulignant la médaille d’or gagnée par ÉCJ l’hiver précédent. La victime a ultérieurement intenté une poursuite, mais le tout s’est réglé hors cour par une compensation financière de 3,55 M$, grâce à un fonds de réserve de Hockey Canada, ce qui a plongé la fédération nationale dans un profond embarras. D’ailleurs, plusieurs commanditaires - entre autres Nike, Tim Hortons et Imperial Oil – ont largué l’organisme par la suite.

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À la Ligue nationale de hockey, une enquête interne a été déclenchée en mai 2022, après les premières révélations au sujet d’ÉCJ 2018 par le réseau TSN. Pour sa part, la police de London a pu effectuer ses propres recherches en obtenant l’approbation de la cour provinciale ontarienne, estimant avoir suffisamment de raisons de croire que cinq membres de l’équipe ont commis une agression sexuelle, d’après le Globe and Mail.

  • Écoutez le segment Tout savoir en 24 minutes avec Alexandre Moranville via QUB :

Violence, intimidation et manipulation

Identifiée par les initiales E.M. dans les documents juridiques, la victime présumée a mentionné dans sa requête au tribunal civil avoir entamé et accepté des actes sexuels avec l’un des hockeyeurs présents à l’hôtel lors de la soirée en question. Cependant, sept autres individus seraient ultérieurement entrés dans la chambre quand la femme est sortie de la salle de bain. Elle dit avoir été violée, manipulée et intimidée malgré de multiples refus à ces gestes, tout en étant en larmes et incapable de quitter la pièce.

Par ailleurs, deux vidéos des actes allégués auraient été préparées par l’un des joueurs après les faits reprochés.

«Les deux vidéos faits par le joueur 1 auraient été créés selon E.M. pour éviter qu’elle ne se rende à la police, a affirmé le sergent de la police de London David Younan, comme rapporté en décembre 2022 par le Globe and Mail. Le joueur 1 lui a même demandé si elle voulait aller voir les constables... et lui a demandé de régler le tout avec la police.»

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«Une bonne nouvelle» 

Interrogée sur la nouvelle en marge du caucus de la CAQ à Sherbrooke, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, s’est dite heureuse de voir du développement dans cette affaire.  

Marc-Andre Gagnon
Marc-Andre Gagnon

«Je dirais plutôt que c’est une bonne nouvelle parce que ça fait la démonstration que personne n’est au-dessus de la loi.

«Depuis que je suis en fonction, puis depuis que je suis dans les dossiers de sécurité et d’intégrité dans le sport, je dis à quel point c’est important de dénoncer puis de voir que justement, malgré le fait que ce seront peut-être des noms connus, qu’ils seront appelés à subir la conséquence de leurs actes. Alors pour moi c’est une bonne nouvelle.»

La ministre a aussi indiqué qu’elle croyait que c’était la preuve que les mœurs changent.  

«Je pense que ça change, a dit Mme Charest. Puis, les dénonciations font en sorte que les mentalités évoluent. De voir encore une fois qu’il va y avoir possiblement des résultats, ça va faire en sorte aussi de changer les mentalités, de provoquer les dénonciations. En tout cas, moi, je suis optimiste pour la suite des choses.»

– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon 

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