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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Chute sur les marchés avec les sanctions de Trump: les plans de soutien se multiplient dans le monde

AFP
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2025-04-09T14:25:49Z
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À peine la guerre commerciale déclarée par Donald Trump, plusieurs États volent déjà au secours de leurs entreprises, au travers de plans de soutien, ou de leur monnaie pour limiter la chute sur les marchés.

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En Espagne, 14 milliards sur la table

Touché comme le reste des pays de l'Union européenne par 20% de droits de douane supplémentaires, Madrid a annoncé dès le lendemain des annonces Trump un plan de soutien de 14,1 milliards d'euros aux secteurs susceptibles d'être pénalisés.

Cinq milliards d'euros de cette somme seront issus du plan de relance Européen post-Covid qui permettra aux entreprises de réorienter leur production vers de nouveaux secteurs. Malgré un déficit commercial avec les États-Unis, certains secteurs espagnols sont fortement exposés à ce pays, comme l'huile d'olive.

Le plan espagnol comprendra un mécanisme public permettant aux entreprises les plus touchées «de maintenir leurs équipes de salariés» jusqu'à ce qu'elles reprennent leur activité normale, sur le modèle de ce qui a été fait durant la pandémie, a détaillé le premier ministre Pedro Sanchez.

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La Corée du Sud au secours de l'auto

Séoul a annoncé mercredi une aide d'urgence de 1,8 milliard d'euros pour soutenir ses constructeurs automobiles, après l'imposition par Trump de droits de douane supplémentaires de 25% sur ce secteur.

D'après le plan d'aide du gouvernement, la Corée va accroître de 2 000 milliards de wons (1,2 milliard d'euros) un programme de financement de l'industrie automobile. Les entreprises affectées par l'offensive protectionniste américaine seront par ailleurs éligibles à des reports d'impôts jusqu'à neuf mois.

Le principal constructeur sud-coréen, Hyundai Motor, va également mettre en place un plan de soutien de 1 000 milliards de wons (610 millions d'euros) pour les entreprises sud-coréennes du secteur en partenariat avec de grandes institutions financières.

Les exportations sud-coréennes liées à l'automobile vers les États-Unis se sont chiffrées à hauteur de 42,9 milliards de dollars l'an dernier, selon des responsables.

Le Japon promet des «guichets»

Touchée par une surtaxe de 24%, Tokyo va créer un millier de »guichets de consultation» pour aider les entreprises, a indiqué début avril dernier le premier ministre Shigeru Ishiba.

Les sanctions douanières américaines sur le secteur automobile et les pièces détachées affecteront particulièrement le Japon: ce pays représentait l'an dernier 16% des importations automobiles des États-Unis et le secteur automobile près du tiers des exportations nippones vers les États-Unis.

L'automobile représente par ailleurs entre 8 et 10% des emplois dans le pays.

Outre l'ouverture de «1 000 guichets de consultation», «nous ferons tout notre possible» pour aider les petites et moyennes entreprises à obtenir des fonds, a aussi indiqué Shigeru Ishiba.

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Le Nigeria soutient sa monnaie

La Banque centrale du Nigeria (CBN) a annoncé lundi avoir injecté près de 200 millions de dollars sur le marché pour protéger la valeur de sa monnaie, le naira.

Selon la banque centrale du premier producteur de pétrole d'Afrique, le plongeon des prix du pétrole brut a créé une «nouvelle dynamique pour les pays exportateurs de pétrole».

Les cours de l'or noir s'enfonçaient de nouveau mercredi, sous la barre des 60 dollars pour la première fois depuis quatre ans pour le baril de Brent.

Plus de 90% des exportations du Nigeria vers les États-Unis, évaluées entre 5 et 6 milliards de dollars par an, sont constituées de pétrole brut, de combustibles minéraux et de produits gaziers. Les États-Unis ont annoncé une surtaxe de 14% pour ce pays.

Aux États-Unis, une aide aux exportateurs?

Parallèlement à la guerre commerciale qu'elle a elle-même lancée, l'administration Trump réfléchit à la création d'un crédit d'impôt pour les entreprises exportatrices, selon des informations de l'agence Bloomberg.

Devant les risques de représailles des partenaires des États-Unis, ce crédit d'impôt permettrait de soulager les entreprises et pourrait voir le jour à la fin de l'année, affirme l'agence citant des personnes proches des discussions.

La décision pourrait nécessiter l'accord du Congrès et s'appliquer également aux entreprises qui exportent des services. Celles-ci pourraient être visées par les rétorsions européennes, l'UE affichant un lourd déficit avec les États-Unis sur ce plan.

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