Chute mortelle sur un chantier: la couvreuse de 31 ans avait fui la guerre en Ukraine avec sa famille

Une réfugiée ukrainienne de 31 ans dépeinte comme un «exemple d’intégration» est décédée tragiquement, mardi, lors de sa première journée de travail comme couvreuse à Montréal, laissant derrière elle un enfant de 4 ans et son conjoint en miettes.

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«J’ai le cœur brisé en ce moment», a confié au Journal Serhii Yahroniuk, mari de la victime, qui partageait sa vie depuis sept ans.

Yuliia Yahroniuk était arrivée au Québec avec son conjoint et leur fils autiste il y a près de deux ans, dans l’espoir de se construire une vie meilleure loin des bombes et de la guerre.

La mère de 31 ans a toutefois perdu la vie tragiquement mardi en chutant d’une échelle pendant des travaux sur la toiture d’une école primaire, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Elle se trouvait à environ dix pieds de hauteur, selon nos informations.

L’accident de travail s’est produit vers 6 h 40 et elle était à son premier jour comme couvreuse pour la compagnie Toitures trois étoiles. Avant cela, elle avait travaillé au Walmart de LaSalle, où elle avait même été nommée employée du mois en automne.

«Elle était tellement heureuse d’aller travailler dans la construction. Elle m’avait montré des photos de son équipement et de son fils avec son casque de travail», a raconté son ex-collègue Annie Bachand.

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Des larmes et des cris

«Dans notre magasin hier, quand la nouvelle a circulé, c’était des larmes, des cris étouffés et de la consternation», a-t-elle ajouté.

Yuliia Yahroniuk et Serhii Yahroniuk formaient un exemple d’intégration, selon Matthew Lepage, un collègue du père. «Ils ont des amis ailleurs au Canada, mais ils ont décidé de venir s’installer au Québec. Je pense que Yuliia aimait le français et l’histoire», a-t-il expliqué.

En Ukraine, elle travaillait comme entraîneuse fitness. Avant que la guerre éclate dans son pays, elle avait aussi voyagé à différents endroits dans le monde.

Ses réseaux sociaux étaient d’ailleurs de véritables cartes postales de la métropole québécoise. Sur ces photos, on la voyait profiter des différents attraits de la ville comme le Biodôme, la Grande Roue, le Stade olympique, le Cirque du Soleil et les innombrables parcs de Montréal. Elle a également célébré la fête nationale du Québec au parc Maisonneuve.

Dans ses publications éphémères, elle relayait des chansons d’artistes francophones comme Céline Dion, Zaz et Angèle et faisait part de ses progrès dans ses cours de français au Cégep André-Laurendeau.

Une collègue appréciée

«Elle était très souriante, toujours positive et elle n’avait surtout peur de rien», a affirmé M. Lepage, qui a démarré une cagnotte sur GoFundMe afin de soutenir le père dans cette dure épreuve.

Ce dernier n’a aucun autre membre de la famille au pays et doit s’occuper seul de son enfant à besoins particuliers. Il avait prévu d’entrer à l’université cet automne pour lui aussi apprendre le français.

Yuliia Yahroniuk était «une bonne personne de bonne humeur avec une belle âme. Beaucoup de collègues l’appréciaient énormément», a aussi témoigné au Journal Valérie Jean, une ancienne collègue de la victime.

– Avec la collaboration de Maxime Deland