Chute des appuis aux solidaires: les souverainistes ne sont pas les bienvenus au PLQ, prévient Marc Tanguay


Geneviève Lajoie
Même si les libéraux peuvent profiter de la chute des appuis à Québec solidaire, le chef intérimaire Marc Tanguay prévient les souverainistes qu’ils ne sont pas les bienvenus au Parti libéral du Québec.
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«Nous sommes des fédéralistes!, a-t-il fait valoir mardi. On ne peut pas avoir de souverainistes au PLQ, on croit à la fédération canadienne!».
En crise depuis la démission fracassante d’Émilise Lessard-Therrien, le parti de Gabriel Nadeau-Dubois a perdu le tiers de son électorat en deux mois, a révélé le dernier sondage Léger-Québecor. Et ce sont les libéraux qui en profitent.
Appelé à vendre sa salade aux orphelins solidaires, Marc Tanguay a assuré que sa formation politique «tend toujours la main» à ceux qui se reconnaissent dans les valeurs libérales, à ceux qui croient notamment au développement économique et au respect des droits et libertés.
L’ADN libéral
Mais dans l’ADN libéral, il y a d’abord et avant tout le fédéralisme, a insisté le chef intérimaire, en point de presse à l’Assemblée nationale. Et Québec solidaire est un parti ouvertement souverainiste.
«Est-ce que tout est parfait au Canada, bien non, mais de croire que le Québec a une histoire commune, a un avenir au sein de la fédération canadienne et qu’on est là pour assumer un rôle de leadership, quelqu’un qui ne se reconnaîtrait pas de cette valeur fondamentale là, je ne vois pas ce que cette personne viendrait faire au PLQ».
- Écoutez la réaction d'André Pratte, président de la Commission politique du Parti libéral du Québec, à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB :
Lui-même un ancien souverainiste, Marc Tanguay a affirmé que ce qui l’avait fait décrocher du Parti Québécois, il y a de ça plusieurs années, c’est l’échec des deux référendums, la déclaration malheureuse de Jacques Parizeau sur le vote ethnique et la «surenchère identitaire» péquiste qui a suivi. «Le Québec a aussi su se développer au sein de la fédération canadienne», a-t-il ajouté, pour expliquer sa conversion.
La moitié des Canadiens francophones en 2050?
Alors que le parti séduit peu chez les francophones, le chef intérimaire libéral souligne que le français est un atout pour la fédération canadienne sur l’échiquier mondial, mais un atout «qui s’ignore». Il en prend pour preuve de «nombreux incidents» dans les autres provinces ces dernières années, où la situation du français s’est détériorée.
«En 2050, la population du Canada devrait atteindre près de 50 millions de citoyens. Pourquoi ne pas aspirer à ce que, d’ici là, 25 millions d’entre eux puissent parler français? Cette ambition n’est ni utopique ni inaccessible, elle est même essentielle pour le rayonnement de notre langue et pour renforcer nos relations», plaide-t-il, dans une lettre d’abord obtenue par La Presse Canadienne.
Selon Marc Tanguay, le Québec ne peut rester silencieux face à ce qui se passe ailleurs au pays et doit venir en aide aux francophones du reste du Canada.
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