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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

CHU de Québec-Université Laval: insécurité et climat de travail malsain, selon un sondage interne

Un climat de travail difficile suscite des craintes pour la sécurité des patients

Le CHUL et le Centre mère-enfant Soleil, sur le boulevard Laurier à Québec, le lundi 8 septembre 2025.
Le CHUL et le Centre mère-enfant Soleil, sur le boulevard Laurier à Québec, le lundi 8 septembre 2025. Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-09-09T04:00:00Z
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Un climat de travail difficile suscite des craintes pour la sécurité des patients au CHU de Québec-Université Laval, révèle un sondage interne mené auprès des médecins, des dentistes, des pharmaciens et des sages-femmes obtenu par Le Journal. 

En effet, 84% des répondants ont dit avoir «eu des craintes pour la sécurité de leurs patients» au cours de la dernière année.

De façon plus générale, un répondant sur trois estime que la clientèle n’est pas «en sécurité» dans ses murs, même si la majorité (66%) n’y voit pas d’enjeu.

Le coup de sonde a été mené par la firme Léger en avril dernier, à la demande du Conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes (CMDPSF). Sur les 1429 personnes représentées, 710 ont accepté de répondre, soit tout près de la moitié.

Les résultats du rapport ont été partagés avec l’ensemble des membres la semaine dernière.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Inquiétudes

Et les constats ont de quoi susciter des inquiétudes chez les usagers.

Parmi les répondants :

  • 83% ont dit reporter des soins faute de ressources d’appui (PAB, infirmières, technologues, etc.);
  • 82% ont constaté que des examens demandés pour un de leurs patients n’ont pas été faits;
  • 75% ont été dans une situation où ils ont dû exercer la médecine en ne respectant pas toujours des normes de pratique adéquates;
  • 73% ont subi de la pression pour exercer dans des conditions ne respectant pas les normes de pratique;
  • 68% ont dû reporter des soins faute d’accès aux plateaux pour des raisons financières ou administratives.

Les chirurgiens, eux, affirment devoir baser leurs décisions d’opérer sur des raisons administratives plutôt que médicales dans une écrasante majorité, à 91%.

Fait à noter, le coup de sonde a été réalisé avant le dépôt du projet de loi sur la rémunération des médecins qui crée une grogne importante ces jours-ci.

Le Conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes n’a pas souhaité commenter les résultats du sondage.

Climat de travail

Selon nos informations, plusieurs raisons expliquent ces inquiétudes chez les professionnels de la santé.

Une source au sein de l’établissement affirme que les ressources font défaut «pour donner des soins de qualité de manière sécuritaire».

Elle pointe le manque de plateaux techniques pour travailler, mais aussi des défaillances dans les systèmes informatiques afin d’assurer les suivis.

Ces enjeux se répercutent sur le climat de travail.

Selon le même sondage, 60% des travailleurs sondés se disaient insatisfaits des conditions d’exercice de leur profession.

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D’ailleurs, 40% d’entre eux n’hésitent pas à qualifier carrément le climat de travail de malsain.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Plan d’action

Invitée à commenter, la haute direction du CHU a souligné qu’elle ne «partage pas l’ensemble des constats évoqués dans ce sondage».

Tout de même, l’établissement a élaboré un plan d’action dès juin dernier, en collaboration avec le CMDPSF, afin d’améliorer la situation.

Le CHU souligne également qu’un sondage mené en continu auprès de sa clientèle (plus de 60 000 réponses à ce jour) démontre que 91% des patients sont satisfaits des soins reçus.

Conditions de travail difficiles

  • 40% des répondants jugent le climat de travail «malsain»
  • 72% estiment que celui-ci s’est détérioré depuis cinq ans
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