Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Chronique: les Bengals ne sont plus les «gratteux» de la NFL

Avec l'argent qui pleut sur eux, les receveurs Ja'Marr Chase et Tee Higgins ont toutes les raisons du monde de danser.
Avec l'argent qui pleut sur eux, les receveurs Ja'Marr Chase et Tee Higgins ont toutes les raisons du monde de danser. Getty Images via AFP
Partager
Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-03-17T18:56:22Z
Partager

Pendant des décennies, les Bengals de Cincinnati ont été considérés comme le club le plus radin de la NFL. En dépliant les liasses de dollars pour leurs receveurs Ja’Marr Chase et Tee Higgins, ils tranchent sérieusement avec cette réputation.

• À lire aussi: Les Bengals règlent les dossiers Chase et Higgins

• À lire aussi: NFL: Nos grands gagnants et perdants du marché des joueurs autonomes

Chase est devenu le receveur le mieux payé de la ligue avec 161 millions pour quatre ans. Mis à part les quarts-arrières, personne ne fera plus de bidous que lui en termes de salaire annuel.

Pour Higgins, on parle de 115 millions pour quatre ans et on sait déjà que les deux premières années du pacte sont entièrement garanties. Aucun receveur numéro deux, ailleurs dans la ligue, ne sera mieux payé.

On est bien loin de l’époque pas si lointaine où les joueurs vedettes développés à l’interne recevaient peu de considération et finissaient par filer ailleurs.

Difficile d’oublier le cas du quart-arrière Carson Palmer, qui après sept saisons à Cincinnati, avait décidé en 2011 d’annoncer sa retraite plutôt que de rester avec les Bengals. Il déplorait le manque d’engagement de l’organisation et avait fini par réussir à mettre suffisamment de pression sur l’état-major pour être échangé. C’est dire à quel point il était dégoûté.

Publicité
Le pouvoir de Burrow
Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

Les deux contrats de Chase et Higgins font suite à celui de Joe Burrow, qui s’est entendu en septembre 2023 avec les Bengals pour cinq ans et 275 millions.

Le quart-arrière a clairement fait savoir dans les derniers mois que les Bengals devaient sortir le chéquier pour récompenser Chase, Higgins ainsi que l’ailier rapproché Mike Gesicki et l’ailier défensif Trey Hendrickson.

Il n’a pas mâché ses mots et, depuis, seul Hendrickson demeure en mode attente. On sent que Burrow a poussé les Bengals à changer leurs habitudes. Il fallait un signe clair que la voie avare du passé était bien révolue.

Burrow n’a jamais menacé, comme Palmer, de prendre la poudre d’escampette, mais l’équipe a manifestement senti qu’il n’entendait pas à rire.

Un problème?

Entre Burrow, Chase et Higgins, on parle d’une coquette somme de 124 millions annuellement. À trois joueurs, c’est l’équivalent de 44,4% de la masse salariale de l’équipe!

Évidemment, le calcul n’est pas aussi simple. Dépendamment de la structure des contrats, l’argent est parfois distribué sur des années ultérieures. Il n’en demeure pas moins que les Bengals ont fait le nécessaire, mais que c’est fort coûteux pour trois joueurs à l’attaque.

Surtout en sachant à quel point c’est leur défense qui a traîné de la patte toute la saison dernière. À quatre reprises, ils ont perdu même si l’attaque a inscrit plus de 30 points.

C’est là que le bât blesse. Consentir de gros contrats à Chase et Higgins, c’était la chose à faire pour contenter Burrow. Pour apaiser les partisans. Pour balayer sous le tapis une tenace réputation de pingre et, surtout, pour démontrer à tous que cette fois, les Bengals sont vraiment all in.

Publicité

Il reste qu’il va encore falloir en gagner quelques-uns, des matchs de 41-38.

Le problème, c’est que même si les Bengals ont utilisé 8 de leurs 10 choix dans le top 100 depuis 2022 sur des joueurs défensifs, les résultats ne sont pas ceux escomptés. Le prochain repêchage sera critique à cet effet pour regarnir la banque d’espoirs défensifs à petit prix, pendant que l’attaque commande une grosse part de la tarte salariale.

Les temps changent

Tout n’est pas devenu parfait à Cincinnati et dans le rapport annuel de l’Association des joueurs de la NFL, le portrait dépeint n’est pas toujours rose.

Les joueurs des Bengals se plaignent entre autres de douches non fonctionnelles, de la piètre qualité de la nourriture dans les locaux de l’équipe ou du fait que le stade ne soit pas muni d’une salle familiale, comme c’est pourtant devenu le cas dans 28 des 32 clubs.

Il y a encore du travail à faire, mais l’organisation a investi dernièrement sur une salle d’entraînement au goût du jour et dans d’autres installations. Voilà qu’elle investit aujourd’hui sur ce qu’il y a de plus précieux, ses joueurs étoiles.

Les Bengals demeurent, selon Forbes, l’équipe qui a le moins de valeur dans la NFL. Cincinnati ne deviendra jamais un énorme marché, mais les partisans peuvent se réjouir.

Les Bengals ne semblent plus bêtement accepter d’être les «gratteux» de la NFL.

Publicité
Publicité