CHRONIQUE: et les champions du Super Bowl LX seront...
Stéphane Cadorette
C’est bien beau, les Chiefs et les Eagles, personne ne va leur enlever leur immense talent. Reste que pour meubler le Super Bowl LX, il y a des histoires qui pourraient garantir des frissons et qu’on rêverait de voir se réaliser. Qui finira au sommet de la pyramide entre les deux opposants redoutables de la saison passée ou les éternels négligés?
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Difficile de ne pas considérer les Eagles comme grands favoris après la fessée monumentale qu’ils ont donnée aux Chiefs qui, eux, ont remporté trois fois les grands honneurs depuis 2019.
Les Eagles qui, eux, ont remporté le match ultime en 2017 et l’an dernier, reviennent avec une bonne partie des ingrédients de leur dernière recette de champions. Jalen Hurts, Saquon Barkley, A.J. Brown, une ligne offensive monstrueuse, un front défensif intimidant...
Les Chiefs misent encore sur le tandem machiavélique de Patrick Mahomes et Andy Reid. Vous êtes maintenant nombreux à vous lever la nuit pour les haïr. Vos cauchemars ténébreux, dans lesquels un Travis Kelce éméché beugle qu’il est temps de faire le party devant la ville entière de Kansas City, vous hantent. Mais allez-vous vraiment gager contre eux?
L’excellence de ces deux équipes est impossible à ignorer. Ne pas reconnaître qu’il s’agit de grandes organisations serait passible d’une lourde amende pour aveuglement volontaire.
Donc, on passe la saison qui s’amorce en mode accéléré, on file directement au Super Bowl, le 8 février, pour les voir en découdre de nouveau? Minute!
Des histoires qu’on veut voir
Et si c’était plutôt l’année où les Bills devaient se débarrasser de leur mauvais sort? L’année où ils exorcisaient enfin les démons de leurs quatre défaites de suite au Super Bowl dans les années 1990? L’année où ils gagnaient enfin la finale de conférence à Buffalo dans leur vieux stade, avant de céder la place au nouveau l’an prochain? Beau scénario, non?
Et si la gloire revenait plutôt aux Lions? Ces Lions qui ont été la risée de la ligue pendant tant d’années. Ces Lions qui ont patienté 30 ans, jusqu’en 2023, avant de revivre un simple match éliminatoire à la maison, et qui n’ont jamais soulevé le trophée Vince-Lombardi.
À moins que les Packers, avec l’acquisition de Micah Parsons, se rendent au bout de leurs ambitions pour la première fois depuis 2010?
À cette époque, un jeune Aaron Rodgers en était à sa troisième saison comme partant après avoir patienté trois ans sur le banc. Aujourd’hui, un jeune Jordan Love en est à sa troisième saison comme partant après avoir passé trois ans sur le banc. N’y aurait-il pas là une grandiose symétrie?
Et si on parlait plutôt des Texans, grâce à leur défense émergente et à leur jeune pivot C.J. Stroud? Imaginez l’équipe d’expansion de 2002, qui a le moins de longévité dans la ligue et qui coiffe les 31 autres formations au fil d’arrivée!
À moins que ce ne soit l’année des Bengals, avec leur attaque supersonique? Le scénario serait fabuleux. Les héros d’un tout petit marché, considérés comme les parents pauvres de la NFL, qui font la barbe aux clubs riches.
Enfin, fermez vos yeux et imaginez un instant que les Browns... D’accord, ouvrez vos yeux et revenez vite à la réalité.
Mes champions...
Vous remarquerez qu’il y a un prétendant sérieux que je n’ai pas évoqué. Ou peut-être que cette équipe n’est plus sérieuse à vos yeux en raison des échecs répétés en éliminatoires.
Vous me voyez venir avec les Ravens. Pour moi, ce serait aussi une formidable histoire que celle de la rédemption fort méritée du quart-arrière Lamar Jackson. L’année dernière, après sa meilleure saison en carrière (41 passes de touché, 4 interceptions, 4172 verges par les airs, 915 verges au sol et 4 autres touchés), il n’a même pas été élu joueur le plus utile.
Le feu va brûler en lui plus que jamais. Ce que ses détracteurs retiennent, c’est plutôt sa fiche de 3-5 en séries, avec 11 revirements. C’est indéniable, c’est une tache à son dossier.
Jackson est le seul pivot dans l’histoire qui a gagné au moins deux fois le titre de joueur le plus utile en saison régulière, sans gagner au moins une fois le Super Bowl. Les Ravens ont un club paqueté autant en attaque qu’en défense, et il est temps de remédier à cette anomalie.
Les Ravens sont donc mes champions du Super Bowl LX. Dans la conférence américaine, ils auront raison des Bills en finale, tandis que les Texans, Broncos, Bengals, Chiefs et Chargers auront été éliminés au préalable.
Dans la nationale, les Eagles, Lions, Rams, Falcons, Packers, Vikings et 49ers seront de la grande danse. La finale opposera les Lions aux Rams.
Nous aurons droit à un Super Bowl opposant Ravens et Rams, si bien sûr Matthew Stafford tient en un morceau, avec son dos amoché. C’est un risque que j’assume.
D’ici là, toute une saison nous attend. Bon football!
| Joueur | Titres de «MVP» | Titres du Super Bowl |
|---|---|---|
| Peyton Manning | 5 (2003, 2004, 2008, 2009, 2013) | Champion du Super Bowl 41 et 50 |
| Aaron Rodgers | 4 (2011, 2014, 2020, 2021) | Champion du Super Bowl 45 |
| Tom Brady | 3 (2007, 2010, 2017) | Champion du Super Bowl 36, 38, 39, 49, 51, 53 et 55 |
| Brett Favre | 3 (1995, 1996, 1997) | Champion du Super Bowl 31 |
| Johnny Unitas | 3 (1959, 1964, 1967) | Champion du Super Bowl 5 |
| Patrick Mahomes | 2 (2018, 2022) | Champion du Super Bowl 54, 57 et 58 |
| Kurt Warner | 2 (1999, 2001) | Champion du Super Bowl 34 |
| Joe Montana | 2 (1989, 1990) | Champion du Super Bowl 16, 19, 23 et 24 |
| Steve Young | 2 (1992, 1994) | Champion du Super Bowl 29 |
| Lamar Jackson | 2 (2019, 2023) | Aucune présence au Super Bowl |
