Christine Labrie devient la co-porte-parole par intérim de Québec solidaire

Nicolas Lachance
Pour faire face à une «période difficile» de son histoire, Québec solidaire a choisi la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, afin d'assumer le rôle de co-porte-parole féminin par intérim de la formation. Elle ne pourra pas se porter candidate lors de la prochaine course pour devenir porte-parole.
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«J’accepte ce mandat avec humilité et un grand sens des responsabilités [...] Je sens que Québec solidaire est à un point tournant de son histoire et que notre capacité à passer à travers cette période critique sera déterminante pour la suite», a déclaré Christine Labrie, la députée de Sherbrooke.
Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, s'est aussi dit «ravi» que Christine se joigne à lui pour porter la parole de Québec solidaire.
Selon la présidente de Québec solidaire, Roxane Milot, Christine Labrie incarne déjà un leadership positif chez QS et «jouera un rôle essentiel» pour accompagner l’organisation «dans cette période difficile», a-t-elle signifié.
Une course dès l’automne
Par ailleurs, une course au leadership féminin aura lieu d’ici l’automne, a confirmé la co-porte-parole par intérim, soit avant la réforme des statuts qu’espèrent les membres du caucus solidaire.
Ainsi, cette course ne pourra en profiter pour faire une campagne de financement. QS traverse une mauvaise passe sur le plan financier, après une campagne électorale coûteuse. Le parti a notamment dû remercier trois employés.
«Le souhait qu'on a comme organisation, c'est de remplacer Émilise par une nouvelle porte-parole, assez rapidement», a-t-elle expliqué.
Les modalités et l’échéancier seront déterminés prochainement, mais Mme Labrie ne pourra être candidate cette fois parce qu'elle a accepté le poste par intérim et ainsi garantir un processus équitable, a expliqué le parti.
«Je ne souhaitais pas me lancer dans cette course-là et j’ai senti que l’équipe pouvait avoir besoin de mon soutien pour la transition très importante», a-t-elle signalé pour expliquer son choix.
Mardi, Christine Labrie avait défendu le leadership de Gabriel Nadeau-Dubois, au lendemain de la démission de la co-porte-parole de QS, Émilise Lessard-Therrien. Elle a plaidé que les critiques faites à l’égard de GND sont injustes.
Devenir PM
En marge de la crise à QS, le péquiste Pascal Bérubé comprend que Gabriel Nadeau-Dubois se cherche une manière pour devenir premier ministre, quitte à modérer leurs positions pour obtenir davantage d’appuis auprès de l’électorat.
Hier, au cœur d’une crise sur son leadership, Gabriel Nadeau-Dubois a annoncé qu’il jouait son avenir politique. Le chef parlementaire de QS souhaite que sa formation soit plus «pragmatique» et devienne «un parti de gouvernement.»
Pour y arriver, il propose de revoir de fond en comble le programme de Québec solidaire.
«J'ai compris, hier, que Gabriel Nadeau-Dubois dit: trouvez une façon que je devienne premier ministre du Québec», a soutenu M. Bérubé.
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En finir avec l’opposition
En point de presse jeudi matin, le solidaire Guillaume Cliche-Rivard a affirmé qu’il n’avait pas abandonné sa pratique du droit pour être dans l’opposition.
«Moi, je suis définitivement venu en politique pour y aller avec ce parti de pouvoir là. Moi, ça, c'est certain. Je ne suis pas venu en politique, je n’ai pas quitté ma pratique du droit au quotidien, pour rester dans l'opposition», a-t-il mentionné.
Etienne Grandmont aussi souhaite que la formation de gauche quitte le troisième étage du Parlement et déménage dans les bureaux du gouvernement.
«Moi, je me suis lancé en politique pour un jour former le gouvernement. C'est ce qui m'intéresse. Imprimer des changements profonds à l'État québécois, faire l'indépendance, en faire un Québec plus à gauche», a lancé le député de Taschereau.
Selon le député Andrés Fontecilla, il y a «des signes manifestes» que QS n’est «pas tout à fait adapté à la tâche du moment» afin de devenir un parti de gouvernement.
«C’est-à-dire, on stagne, on baisse, on monte un petit peu, mais on se maintient. Et, d'autre part, la démission d’Émilise, c'est aussi un signe. C'est le moment d'effectuer la réflexion de fond sur notre façon de fonctionner et comment mieux adapter nos principes à la réalité du moment», a-t-il décrit.
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