Choquée par l’arrogance du tueur de sa mère
Il espère obtenir sa semi-liberté cinq ans après son crime


Erika Aubin
La fille d’une femme assassinée par son conjoint il y a cinq ans est outrée de l’arrogance affichée par le tueur, mercredi, lorsqu’il s’est présenté devant les libérations conditionnelles en critiquant une des conditions qui pourraient lui être imposées.
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Pour retrouver sa semi-liberté en maison de transition, Daniel Déry devra s’engager à respecter plusieurs conditions, dont celle de ne pas se rendre à Brossard et Chambly sans une approbation écrite de son agent de libération conditionnelle.
Or, cela ne fait visiblement pas l’affaire de celui qui a été condamné à 12 ans de pénitencier pour avoir étranglé à mort avec une ceinture sa conjointe Francine Bissonnette, 62 ans, le 5 juin 2016.
- Écoutez l'entrevue de Geneviève Pettersen avec Geneviève Caumartin sur QUB radio:
Sa vie brimée...
« Ça va brimer ma vie. Si je veux aller manger au restaurant [avec mes fils qui habitent le secteur]. Je ne pourrais pas aller magasiner à mon magasin préféré ou voir mes anciens collègues de travail à Chambly », a-t-il dit à la Commission des libérations conditionnelles du Canada.
Geneviève Caumartin, l’unique enfant de la victime, ne décolère pas facilement.
« Est-ce qu’il réalise qu’il a tué quelqu’un et qu’il doit accepter les conséquences de son geste ? Ce genre de commentaire met en lumière que rien de tout ça n’est grave pour lui. Il ne pense qu’à son petit confort », a-t-elle laissé tomber après l’audience.
Le commissaire Joseph Lainé a dû mettre fin à l’argumentaire de Déry, qui durait depuis de longues minutes, en lui rappelant qu’il s’agit « d’une bien petite contrainte » pour avoir enlevé la vie de quelqu’un. Malgré son opposition, celui qui espère sortir de prison a promis de se conformer à cette condition.
Déry a d’abord tenté de persuader les commissaires « qu’il n’est pas un homme méchant ». Il dit avoir appris au pénitencier à dialoguer plutôt que de fuir les conflits et d’accumuler de mauvaises émotions comme il en avait l’habitude auparavant.
« Si je n’avais pas été en dépression [au moment du meurtre], jamais ça ne serait arrivé. Et quand ça ne va pas, je sais aujourd’hui que je dois demander de l’aide et aller voir un psychologue avant qu’il soit trop tard », a aussi fait valoir le détenu.
On saura dans les prochains jours si Daniel Déry a convaincu les commissaires qu’il mérite une semi-liberté seulement cinq ans après avoir tué sa conjointe.