Choix du pape: la terre tourne autour de Trump
Même en le détestant, les gens de partout font leurs choix en fonction de Trump


Mario Dumont
Pour la première fois de l’histoire de l’Église catholique, les cardinaux ont choisi un Américain pour occuper le Saint-Siège. Peut-on y voir un hasard? Je n’y crois pas. Personnellement, j’y vois une réaction, une volonté de faire un contrepoids à Donald Trump.
Je ne veux rien enlever aux qualités personnelles de Robert Francis Prevost. D’ailleurs, j’aime bien l’idée d’avoir un mathématicien comme pape. Mais j’ai ce fort sentiment que parmi plusieurs candidats valables, il aura été l’élu parce qu’il provient des États-Unis. Et qu’il ne partage pas la vision de Trump.
Au-delà de la religion, l’Église catholique représente une grosse machine de diplomatie. Sur tous les continents, en ce moment, Trump représente une menace. Voilà qu’on met dans son chemin un pape américain, un monument pour le clamer.
Pression sur Trump
Donald Trump va subir la pression de deux façons. D’abord, le pape pourra lui passer des messages publics, voire lui passer un savon avec des mots diplomatiques tirés des Saintes Écritures.
Mais le pape aura aussi une influence sur l’électorat de Trump, dont une bonne partie est composée de fervents religieux. Les mots du pape pourraient avoir un impact direct sur la pensée des supporters du président des États-Unis.
Reste à savoir qui les trumpistes respecteront davantage entre saint Donald et le pape!
Vous vous étonnez de penser que 133 cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine et guidés par l’Esprit saint, selon la formule classique, aient même pensé à Donald Trump? Quoiqu’ils soient officiellement guidés par le spirituel, ces gens vivent dans le monde réel. Surtout, ils connaissent bien les enjeux qui tourmentent la planète.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Si même l’élection papale a pu être teintée par une réaction à Trump, faut-il s’étonner que les élections canadiennes aient pu subir le même sort? Comme pour le nouveau pape, sans rien enlever aux qualités personnelles de Mark Carney, aurait-il eu la moindre chance d’être élu sans la présence et les interventions de Donald Trump?
Au Canada
Refaisons l’histoire: après trois mandats de pouvoir au Parti libéral du Canada, les Canadiens se préparaient l’an dernier à porter les conservateurs au pouvoir. Fatiguée par l’inflation, la mauvaise gestion, les dettes et les erreurs de jugement, la population du Canada semblait prête pour du changement.
Puis, Donald Trump a été réélu et a commencé à menacer le Canada. Tout à coup, la question des élections est devenue claire et simple: qui peut tenir tête à Trump? Les libéraux ont présenté Mark Carney comme l’homme de la situation, le chevalier capable d’aller affronter la bête, et les élections ont pris une tout autre tournure.
Qu’on aime le nommer ainsi ou non, les électeurs canadiens ont voté en fonction de Trump. Et combien d’autres élections dans le monde auront Trump comme point focal?
Avec son style, ses déclarations, ses menaces, Trump réussit une chose: la terre finit par tourner autour de lui.