Chemin Roxham: Justin Trudeau ne prend pas François Legault au sérieux, croit le chef du PQ
Marc-André Gagnon | Journal de Québec
Ottawa ne prend pas François Legault au sérieux, considère le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, qui doute que l’envoi d’une lettre officielle à Justin Trudeau change quoi que ce soit sur le chemin Roxham.
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Réagissant à la lettre transmise dimanche par le premier ministre du Québec à son homologue fédéral – dont le contenu a été révélé en primeur par Le Journal, lundi – le chef du Parti Québécois a rappelé que le gouvernement Legault n’en est pas à sa première intervention dans ce dossier.
«Le premier ministre Legault et sa ministre de l'immigration ont tenu de multiples rencontres, ont interpellé les États-Unis et même demandé à Justin Trudeau de tweeter, avec les résultats que l'on connaît», a souligné M. St-Pierre Plamondon.
«La vérité est qu’il n’est pas pris au sérieux par Ottawa et que son incapacité à même nommer la possibilité de notre indépendance ne nous donne aucun rapport de force», a continué le chef de la formation souverainiste.
«On aimerait bien qu’une lettre fasse la différence, mais à ce stade-ci, l’indépendance du Québec est une éventualité plus plausible que celle de l’autonomie du Québec dans le Canada», a ajouté le député de Camille-Laurin.
Entente sur les tiers pays sûrs
Pour le Parti libéral du Québec et Québec solidaire, la solution réside dans la renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis, qui pousse les demandeurs d’asile à passer par le chemin Roxham plutôt qu’à un poste-frontière régulier.
Les deux partis s’entendent aussi pour dire que les autres provinces canadiennes doivent contribuer de façon équitable à l’accueil des demandeurs d’asile.
«Il s’agit d’abord et avant tout d’un enjeu humain, on parle de familles, de femmes, d’enfants, qui doivent être accueillis dignement», a réagi le député libéral Monsef Derraji.
«Tout le monde s'entend sur l'importance d'une répartition équitable avec les autres provinces en matière d’accueil de personnes réfugiées. C'est dans l'intérêt de tous, mais ça ne doit absolument pas se faire en forçant les gens», a commenté pour sa part le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
Autres provinces
Rappelons que dans sa missive à Justin Trudeau, François Legault réclame qu’à l’avenir, tous les migrants empruntant le chemin Roxham soient redirigés vers d’autres provinces canadiennes, qu’ils parlent français ou non. «Car le Québec a fourni plus que sa part d'efforts au cours des dernières années», signale le premier ministre.
En entrevue à LCN, le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a martelé que la renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs doit être «la priorité numéro un» de Justin Trudeau lorsqu’il rencontrera le président Joe Biden, le mois prochain.
«Un pays ne peut pas perdre le contrôle de sa frontière et ne pas s'en soucier», a insisté le ministre.
«Il est temps que les autres provinces fassent leur part aussi», a indiqué M. Roberge, en soulignant au passage que les migrants empruntant le chemin Roxham «ne s'en viennent pas nécessairement au Québec: ils s'en viennent au Canada».
Or, selon Gabriel Nadeau-Dubois, «plusieurs réfugiés viennent au Québec pour retrouver leur famille et c'est un facteur-clé pour l’intégration au marché du travail, en particulier», a-t-il déclaré.
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