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L'article provient de TVA Sports
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Charles Thiffault, ancien entraîneur-adjoint chez les Nordiques et le Canadien, vit ses derniers moments

Le Journal de Montreal
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-05-17T21:03:51Z
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Épuisé de souffrir dans les dernières années, l’ancien entraîneur Charles Thiffault a demandé l’aide médicale à mourir. Reconnu pour ses qualités de pédagogue, il a remporté la Coupe Stanley avec le Canadien après avoir été le bras droit de Michel Bergeron avec les Nordiques.

La nouvelle a été annoncée par le chroniqueur des Coulisses du sport et ancien du Journal, André Rousseau.

Bergeron, qui a dirigé avec lui à Québec et pendant deux saisons avec les Rangers, a confirmé la nouvelle, le cœur brisé.

« Charles m’a appelé pour me dire qu’il avait demandé l’aide médicale à mourir. Ses jambes le faisaient souffrir énormément. Il était au point où il aurait dû se faire amputer une jambe. Il en a discuté avec son épouse et il s’est dit qu’à 87 ans, il a eu une belle vie. Il est très serein avec sa décision », a-t-il indiqué.

« J’ai vécu un choc quand il m’a appris ça. Charles a toujours eu une bonne santé. Il a toujours pris soin de lui. Ça me fait revivre tellement de souvenirs. On a passé 10 ans ensemble entre Québec et New York », a-t-il poursuivi.

Une amitié insoupçonnée

Charles Thiffault (à gauche), célèbre l'élimination du Canadien par les Nordiques au printemps de 1982, avec Marcel Aubut et Michel Bergeron.
Charles Thiffault (à gauche), célèbre l'élimination du Canadien par les Nordiques au printemps de 1982, avec Marcel Aubut et Michel Bergeron. Andre Viau, P-Y Pelletier / Le Journal de Montreal

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Les deux hommes se sont rapidement liés d’amitié, même si au départ, rien ne laissait présager un tel scénario. En 1981, Charles Thiffault avait donné un coup de main lors du camp des recrues des Nordiques, qui l’ont ensuite embauché.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre au départ parce qu’il provenait du hockey universitaire et moi du junior. C’était un peu la guerre entre les deux milieux », raconte Bergeron, amusé.

Les deux ont fait la preuve que des tempéraments complètement différents peuvent très bien former une paire efficace.

« Charles était très technique et moi, j’étais motivateur. On avait chacun nos forces et on se complétait. Charles était pas mal plus calme que moi. On était tellement différents l’un de l’autre. Il était très discret », a expliqué le Tigre.

De Québec à New York

Thiffault a donc secondé Bergeron dans les moments les plus ennivrants des Nordiques.

« En séries quand on avait battu le Canadien, Guy Lapointe, qui était aussi mon adjoint, avait pris Charles à bras-le-corps et il lui avait cassé une côte! Il y avait tellement d’émotion dans l’air! On s’amusait tellement ensemble! », s’est souvenu Bergeron avec nostalgie.

Lorsqu’il est devenu entraîneur-chef des Rangers en 1987, Bergeron a amené Thiffaut à New York avec lui et ils ont été ensemble jusqu’au congédiement étonnant de Bergeron, à deux matchs de la fin du calendrier régulier en 1988-89.

« Quand j’ai été congédié par les Rangers, je l’ai appelé pour lui annoncer et il m’a dit que lui aussi était congédié. Ce soir-là, on jouait pour la deuxième position contre Mario Lemieux et les Penguins. On s’est mis à en rire! », a lancé Bergeron.

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La Coupe avec le Canadien

Le Journal de Montreal
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Après coup, de 1990 à 1996, Thiffault est passé dans l’organisation du Canadien. Il a remporté la coupe Stanley en épaulant Jacques Demers, en 1993.

« Quand Pat Burns se cherchait un adjoint, il m’avait demandé mon avis sur Charles et je lui avais dit : tabarnouche, n’importe quand! De l’autre côté, je taquinais Charles. Je lui disais dit : Voyons donc Charlo, tu ne te souviens pas comment on les haïssait? », a rigolé Bergeron.

Serge Savard était le directeur général en fonction à Montréal au moment de l’embauche de Thiffault. Il venait tout juste d’apprendre la nouvelle quand le Journal l’a joint.

« Charles a toujours été quelqu’un de charmant, un vrai bon raconteur d’histoires. Il était très apprécié par les joueurs pour son savoir technique.

« Ce ne sont pas tous les adjoints, comme lui et Jacques Laperrière, qui se concentrent sur leur travail sans essayer d’être trop ambitieux. C’était vraiment agréable de travailler avec lui et je l’ai beaucoup apprécié », a-t-il commenté.

Charles Thiffault, en plus de ses années dans la LNH, a aussi été entraîneur sur la scène universitaire (Laval et Sherbrooke), en Italie et il a été à la barre des Huskies de Rouyn-Noranda pendant une saison, en 1996-97.

Autreur de trois livres sur le hockey, il a également participé à de nombreuses recherches sur le sport.

Passionné de golf, il a aussi été directeur du club de Lac-Mégantic.

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