Charles J. Chaput, un archevêque qui n'a pas la langue dans sa poche

Jacques Noël
Archevêque du diocèse de Denver de 1997 à 2011, et de Philadelphie de 2011 à 2020, Mgr Charles J. Chaput n'a jamais eu la langue dans sa poche, exhortant les chrétiens à s'engager politiquement tout au long de son sacerdoce.
Jeune capucin dans les années 60 et 70, démocrate à l'époque, il a travaillé pour Robert Kennedy et Jimmy Carter, mais est resté critique de JFK qu'il blâmait pour « sa laïcité trop agressive ». Pour se faire élire dans un pays encore largement protestant, « Kennedy avait érigé une barrière trop hermétique entre sa foi chrétienne et son engagement politique ».
Plutôt que de demander aux citoyens de mettre de côté leurs croyances religieuses et morales, il croit, au contraire, que la démocratie américaine dépend d'une citoyenneté pleinement engagée, y compris pour les croyants.
Il n'avait pas beaucoup d'atomes crochus avec le pape François. Moins de 24 heures après la mort du Saint-Père, il écrivait: « Un interrègne entre les papautés est un temps de franchise (...) À bien des égards, quels que soient ses atouts, le pontificat de François était inadéquat pour faire face aux véritables problèmes auxquels l'Église est confrontée (...) Sa personnalité avait tendance à être tempétueuse et autocratique. Il résistait même à la critique loyale. (...) Son projet phare, la synodalité, était lourd de processus et manquait de clarté.»
Il a pris sa retraite en 2020, à 75 ans, mais est toujours actif sur les réseaux sociaux.

KANSAS
Charles Joseph Chaput est né le 26 septembre 1944, à Concordia au Kansas, une région qui a accueilli un bon nombre de Canadiens français à la fin du 19e siècle.
Sa mère, Marianne Desmarais (1910- 2007), est la petite-fille de Jean-Baptiste Desmarais (1850-1933), de St-Léon de Maskinongé. Adelaide Keegan (1885-1924), la mère de Marianne, était une Poutouatamie. Alliés des Français pendant la guerre de Sept Ans, les Poutouatamis étaient originaires des Grands Lacs; ils se sont relocalisés au Kansas au début du 19e siècle.
Joseph Léonidas Chaput (1843-1895), l'arrière-grand-père paternel, venait de St-Jude au Québec. Son père Charles (1817-1854) avait émigré à Kankakee, Illinois, au milieu du 19e siècle.
Charles, son épouse Marie Desanges Leclerc (1818-1854), et trois de leurs enfants meurent une semaine après leur arrivée dans l'Illinois, victimes d'une épidémie de choléra. Joseph Léonidas sera élevé par ses grands-parents. Après son mariage en 1867, il déménage à Aurora au Kansas où il vécut jusqu'à sa mort.
Son fils George (1873-1952) a passé toute sa vie à Aurora, tout comme son petit-fils Joseph Zachery (1911-1979), propriétaire d'un magasin de meubles et d'un salon funéraire, père du Monseigneur qui n'a pas la langue dans sa poche.

LIGNÉE PATERNELLE DE CHARLES J. CHAPUT
I. CHAPUT, Joseph Z. (1911-1979)
DESMARAIS, Marianne (1910- 2007)
II. CHAPUT, George (1873-1952)
GOYETTE, Lucy (1870-1929)
m. le 29 mai 1894, Aurora, Cloud Co. Kansas
III. CHAPUT, Joseph Leonidas (1843-1895)
COTE, Marie (1846-1916)
m. le 19 février 1867, Manteno, Kankakee Co., Illinois
IV. CHAPUT, Charles (1817-1854)
LECLERC, Marie Desanges (1818-1854)
m. 7 novembre 1842, St-Jude, Québec
V. CHAPUT, Louis (1793-1880)le
GUERTIN, Marie-Josephte (1799-1881)
m. 11 janvier 1819, Contrecoeur
VI. CHAPUT, Isidore (1767-1832)
GENDREAU-GENDRON, Thérèse (1771-1827)
m. 31 janvier 1791, Varennes
VII. CHAPUT, Jacques (1728-1766 )
CASAVANT, Marie-Josephte (1729-1790)
m. le 24 août 1766, Varennes
VIII. CHAPUT, Charles (1695-1768)
LEMAY-DELORME, Marie-Jeanne (1696-1755)
m. le 16 novembre 1722, Varennes
IX. CHAPUT, Nicolas Mathurin (1659-1707)
GAUTHIER-LANDREVILLE, Angélique (1672-1749)
m. le 19 avril 1689, Pointe-aux-Trembles