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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Charles III: les Québécois s’en fichent absolument!

Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2023-05-01T15:30:00Z
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Charles III sera couronné le 6 mai, et le Canada anglais mondain s’anime ! Le Devoir nous apprenait ainsi lundi que les festivités seraient nombreuses pour chanter les louanges du nouveau souverain.

Dans ce pays plus monarchiste qu’on ne le dit, qui voit dans la Couronne une tradition le distinguant des États-Unis, on s’émoustille, on se pomponne, on s’apprête à dire dans la joie «Vive le Roi!» 

Non pas que les Canadiens anglais rêvent à la monarchie chaque jour, mais elle appartient à leur culture. 

Monarchie

Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’en sera pas de même au Québec. 

Les Québécois ne détestent pas la monarchie britannique. Ils se contentent de s’en foutre absolument, à la manière d’une réalité folklorique lointaine. Ils ne fêteront donc pas le nouveau roi. 

Même le lieutenant-gouverneur, censé représenter l’institution monarchique chez nous, ne le fera pas. Car encore une fois, il est difficile d’organiser une fête où personne ne rêve d’être invité. 

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Si votre anniversaire suscite autant d’enthousiasme qu’une cérémonie funéraire, ne l’organisez pas. Surtout si votre cérémonie funéraire (non pas celle du roi ou de sa mère, mais de l’institution monarchique, on s’entend!) risque d’être un jour accueillie comme une journée d’anniversaire. 

On a toutefois vu que la monarchie britannique pesait encore concrètement dans notre vie politique, lorsque Paul St-Pierre Plamondon a dû défier l’Assemblée nationale pour la délivrer de l’insensé serment au roi qu’elle imposait aux députés québécois. 

Conquête

Plus fondamentalement, le rapport de domination instauré au moment de la Conquête anglaise existe encore même s’il s’est dissimulé derrière le fédéralisme et sa constitution, jamais signée par le Québec, qui programme la dissolution de l’identité québécoise et l’effacement du français.

Les prochaines décennies permettront de parachever cette liquidation. 

Comme quoi l’histoire, même lointaine, continue de peser sur nous, même lorsqu’on ne s’en rend plus compte.

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