Charles III à Ottawa: «Une journée qui confirme qu’il y a deux pays dans ce pays», dit Bock-Côté
TVA Nouvelles
Le discours du Trône prononcé par le roi Charles III mardi illustre les différences fondamentales entre le Québec et le Canada anglais, selon le chroniqueur Mathieu Bock-Côté.
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Lors de l’émission «La Joute», M. Bock-Côté mentionne qu’il est d’avis que la visite du roi témoigne d’un manque d’identité canadienne.
«C’est une journée qui confirme à quel point il y a deux pays dans ce pays, dit-il. Ce faste protocolaire britannique, ce n’est pas nous. Je ne dis pas que ce n’est pas honorable pour le Canada anglais.»
«Je dis avec une tristesse pour le Canada anglais qu’il fait l’expérience de sa propre carence identitaire quand il est obligé de prendre une béquille à Londres pour réaffirmer son droit d’exister en tant qu’État souverain en Amérique du Nord», ajoute-t-il.
Le chroniqueur estime également que ce qu’il considère comme l’impact négatif de ce discours du Trône pourrait se faire ressentir sur le long terme.
«C’est comme s’il devait redevenir un dominion pour ne pas être le 51e État, affirme-t-il. Ça concerne le Canada anglais. Je pense qu’après cette journée, la fièvre canadienne, pour les Québécois, est déjà retombée.»
«Je pense que dans les prochains temps, ce divorce objectif sera confirmé, continue M. Bock-Côté. La symbolique d’aujourd’hui était, à mon avis, ravageuse pour Ottawa.»
De son côté, l’ancien ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, indique ne pas être d’accord avec son collègue «Jouteur».
Il estime plutôt que la visite du roi Charles III a permis au Canada d’exprimer au monde entier sa souveraineté.
«Essentiellement, le discours du Trône et ce qui s’est passé aujourd’hui était une opportunité médiatique, soutient-il. L’idée ici, [...] c’était d’avoir une image et un discours qui allait résonner à travers le monde entier alors que dans la dernière année, quand on a parlé du Canada, on a parlé du Canada comme du 51e État.»
«Aujourd’hui, on a l’attention du monde beaucoup plus que normalement, renchérit-il. Le Canada s’en est servi pour directement et indirectement [...] dire qu’on est un pays souverain. La vitrine offerte par la visite du roi d’Angleterre, qu’on soit monarchiste ou non, a permis d’affirmer qu’on existait à part entière comme pays.»
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