Charles-Antoine Sinotte se confie sur sa famille

Rodger Brulotte
Natif du Cap-de-la-Madeleine, Charles-Antoine Sinotte – dont ce n’est pas le vrai prénom, mais cela mériterait une autre histoire – est un mordu de sport. Je dois vous avouer franchement qu’autant il excellait au football à l’Université McGill, autant il le fait aujourd’hui au tennis et au golf.
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Il était parmi les premiers de classe au primaire. Si bien que ses compétences l’ont conduit à sauter sa deuxième année. Plus tard, le fait d’avoir sauté une classe l’a désavantagé dans la pratique du football, à tel point qu’il n’a pas signé avec les Alouettes en raison de sa petite taille.
Après ses études, il est allé jouer au football à Grenoble. Cette fois, il a guidé la formation pour faire carrière au Championnat de France, à Paris. Après sept mois en France, François Messier, de Radio-Canada, lui a proposé un emploi qu’il trouvait approprié, car McGill lui avait offert l’opportunité de faire sa maîtrise en psychologie sportive.
Il compare son travail le matin à Salut Bonjour et en tant qu’analyste de football à TVA Sports au plaisir de faire partie d’une équipe de football.
Ton père n’est pas ton père, mais il est toujours présent.
Cela semble très confus quand je le dis, mais c’est encore plus compliqué à expliquer. Tout d’abord, mon père biologique a quitté la famille lorsque j’avais deux ans, je ne l’ai donc jamais connu.
L’arrivée de ton père qui n’est pas ton père.
Ma mère, Francesca, était monoparentale lorsqu’elle a rencontré Mario, avec qui elle s’est mariée. Cependant, après deux ans, ils ont divorcé. Néanmoins, ils sont toujours en bons termes.
Mario m’a donné la chance d’avoir un père dans la vie.
Même s’il ne m’a jamais adopté légalement, Mario a demandé à ma mère s’il pouvait s’occuper de moi. Il a toujours tenu parole, car je lui parle tous les jours. Il est un mentor, un chum, et sa passion pour le football, il me l’a inculquée. Je lui serai toujours reconnaissant, car il m’a donné la chance d’avoir un père dans la vie.
Le sport a dicté ta vie.
Sans aucun doute, mais ma mère m’a montré l’importance de l’éducation. N’eût été de sa persuasion, de ses encouragements et son appui lorsque je jouais au football, je n’aurais jamais obtenu un baccalauréat en éducation physique et une maîtrise en psychologie sportive à l’Université McGill.
Tes premiers emplois à Trois-Rivières.
J’ai travaillé chez McDonald’s, dans les parcs de la Ville, au golf et aussi à l’entretien des parcs. L’argent que j’ai gagné m’a permis d’acheter une voiture d’occasion inoubliable qui était tellement rouillée que la banquette arrière était toujours mouillée.
Tu as commencé à jouer au football au secondaire.
J’étais un receveur de passes qui ne connaissait pas beaucoup de succès, mais qui se débrouillait assez bien pour faire carrière par la suite avec les Diablos du cégep de Trois-Rivières, avec qui j’ai remporté trois Bols d’or.
Pourquoi as-tu décidé d’aller à l’Université McGill ?
Il y a deux raisons précises à cela, la première étant que McGill a été la première université à m’offrir la possibilité de jouer au football universitaire. La deuxième, encore plus importante, est la réputation scolaire de l’université.
Tu ne maîtrisais pas l’anglais.
Tellement que lors de ma première année, l’université m’a offert la possibilité de passer mes examens en français, comme prescrit par le ministère. La deuxième année, je me suis pris en main et il était hors de question que j’utilise mon anglais peu compréhensible comme une béquille. J’ai travaillé dur et j’ai passé mes examens en anglais.
Tu demeurais dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Sur la rue D’Orléans près de Notre-Dame. Ce n’était pas trop compliqué : direction métro à 6 h pour l’université, les études, le football, l’entraînement et, par la suite, direction maison vers 20 h. Il y a des soirs où j’ai travaillé pour la sécurité lors de différentes activités à l’université.
L’Athlète de l’année à McGill.
J’ai reçu plusieurs prix individuels, mais celui dont je suis le plus fier est d’avoir été choisi l’Athlète de l’année à McGill de tous les sports de l’université après ma deuxième année avec la formation.
Sophie Boyer, ta conjointe, est une athlète d’élite et toute une femme d’affaires.
Sophie a toujours été une femme forte et déterminée, ayant fait partie de l’équipe du Québec de ski de fond en compagnie d’Alex Harvey. Sophie est propriétaire et présidente de Audvik qui, au rythme des saisons, offre des vêtements de grande qualité, innovants et très chauds. Je me devais de souligner les réussites de ma conjointe, car cela n’a pas toujours été facile pour elle.
Sophie a sonné la Cloche de la victoire.
Dernièrement, Sophie a sonné la Cloche de la victoire, qui mettait fin à ses traitements contre son cancer du sein. Toutes les femmes qui ont vécu le même cancer que ma conjointe, je les admire, car c’est une période difficile. Son courage et sa résilience m’ont permis de prendre conscience de la réalité de la vie. Sophie, je t’aime beaucoup !
Une entrevue de Rodger Brulotte.
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