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L'article provient de TVA Nouvelles

Charge de travail: les infirmières incapables de donner des soins optimaux, selon un sondage

Les résultats ont vivement fait réagir les syndicats de la région de Québec

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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2023-09-20T15:30:00Z
2023-09-20T19:28:30Z
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Des soignantes de la région de Québec se disent désabusées par leurs conditions de travail qui les pousseraient à tourner les coins ronds ou carrément omettre certains soins.

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La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a dévoilé mercredi un sondage réalisé auprès de ses membres selon lequel 83 % des professionnelles en soins affirment que tous les soins requis ne peuvent être donnés aux patients en raison de la charge de travail, jugée trop élevée.

Le coup de sonde de la firme SOM a été réalisé en juin auprès de 9 663 infirmières, infirmières praticiennes spécialisées, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes du Québec qui étaient questionnées sur une foule de soins et leur capacité à les dispenser.

Cette sortie survient alors que la FIQ négocie de nouvelles conventions collectives avec le gouvernement Legault.

Sébastien Bouchard, président du Syndicat interprofessionnel de la santé de l’IUCPQ, Marie-Claude Cyr, vice-présidente du Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec et Caroline Gravel, présidente du Syndicat des professionnelles en soins du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Sébastien Bouchard, président du Syndicat interprofessionnel de la santé de l’IUCPQ, Marie-Claude Cyr, vice-présidente du Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec et Caroline Gravel, présidente du Syndicat des professionnelles en soins du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

Capitale-Nationale

Pour la Capitale-Nationale, les résultats nous apprennent par exemple qu’au CHU de Québec, 34 % des prélèvements sont, selon la perception des répondantes, réalisés « trop rapidement » ou que « partiellement ».

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De plus, seulement 28 % s’estiment en mesure de préparer adéquatement les patients et leurs proches au congé, et 2 % déclarent qu’elles ne peuvent réaliser les tests diagnostiques requis, faute de temps.

« On perd la croyance qu’on a en notre profession. On perd aussi le sentiment du travail accompli dans les règles de l’art », a affirmé Marie-Claude Cyr, vice-présidente du Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec lors d’un point de presse devant le CHUL.

  • Revoyez notre entrevue avec le chirurgien Stanley Vollant au sujet de la charge de travail dans les blocs opératoires via QUB radio :

 

À l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), 15 % des répondantes regrettent n’avoir pas de temps à consacrer aux plans de soins, alors qu’au CIUSSS, 7 % disent qu’elles n’arrivent pas à administrer dans les meilleurs délais les médicaments pris au besoin.

Population « à risque »

« Ce qu’il faut comprendre au niveau de la population, c’est qu’elle est à risque à ce moment-là quand on doit trop prioriser nos soins », s’inquiète Sébastien Bouchard, président du Syndicat interprofessionnel de la santé de l’IUCPQ.

Lui et ses collègues réclament l’implantation de ratios dans les établissements de santé et s’alarment du fait qu’à l’échelle nationale, 42 % des professionnelles en soins songent à quitter leur emploi, dont 71 % à cause de la surcharge de travail.

« Il y a comme une marchandisation, quasiment [...] quand on parle, en CHSLD, par exemple, dans la région de Québec, d’un ratio infirmière-patient [de] 65, c’est pas vrai qu’elle fait un travail vraiment de qualité. C’est du travail à la chaîne de patients », soutient Caroline Gravel, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale.

Le CHU de Québec, le CIUSSS de la Capitale-Nationale et l’IUCPQ n’ont pas voulu émettre de commentaire.

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