Chantal Lacroix dénonce les commentaires d’un internaute sur son physique: «Ça contribue à l’intimidation, la honte de soi et la perte de confiance»


Sarah-Émilie Nault
«Pouvons-nous faire preuve de bienveillance svp?» demande Chantal Lacroix dans une émouvante lettre qu’elle a adressée à un internaute s’étant permis de faire un commentaire désobligeant sur son physique et sa maladie de peau.
Chantal Lacroix, 60 ans, explique avoir filmé une vidéo en direct pendant laquelle un homme a lancé un commentaire désobligeant sur sa peau, lui disant: «gros problème de peau». Or, l’animatrice vit avec le vitiligo, une maladie auto-immune créant une dépigmentation de la peau.
«Ce genre de commentaire contribue directement à l’intimidation, à la honte de soi et à la perte de confiance. Je veux juste qu’on prenne conscience que ce genre de commentaire n’est pas “juste une opinion”, c’est souvent un coup porté à quelqu’un qui peut, petit à petit, avoir un impact parfois destructeur», écrit-elle.
Cette publication de l’animatrice appelant à la bienveillance a récolté 13 000 mentions «j’aime» et plus de 3000 commentaires en moins de 23 heures.
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L’artiste explique qu’elle se serait généralement abstenue de répondre à cet homme, mais qu’elle a décidé d’agir après avoir reçu le courriel d’une mère ayant une enfant atteinte de vitiligo qui reçoit ce genre de remarque gratuite affectant son estime d’elle-même.
«Je décide de partager ma réponse en espérant qu’elle saura nous amener à faire preuve de bienveillance pour soutenir des jeunes filles comme Emma, qui, pour avoir vu une photo d’elle, est tellement belle en plus», écrit Chantal Lacroix.
Dignité
Chantal Lacroix explique qu’un commentaire sur le problème de peau de quelqu’un est bien plus qu’un simple commentaire anodin.
«C’est exactement ce type de comportement qui alimente une société centrée sur le paraître plutôt que sur l’être. On a tendance à oublier que derrière chaque visage, chaque imperfection, il y a un être humain avec ses émotions, ses combats et sa dignité», écrit l’artiste qui a dû apprendre à vivre avec sa maladie de peau sous l’œil du public.
«Alors, la prochaine fois, avant de commenter l’apparence d’autrui, posons-nous cette simple question: est-ce bienveillant? Est-ce utile? Est-ce nécessaire? Est-ce constructif? Est-ce respectueux?» propose l’ancienne animatrice de Donner au suivant.
«C’est par des prises de conscience comme celle-ci que l’on peut espérer faire évoluer les mentalités», conclut-elle.