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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Changements climatiques: nous ne sommes pas prêts

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Photo portrait de Philippe-Vincent Foisy

Philippe-Vincent Foisy

2023-04-20T04:00:00Z
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La météo ne nous a pas laissés tranquilles ces derniers mois.

Derecho, verglas, pluies torrentielles, inondations... En quelques mois, on y a goûté. Il faut s’y faire, c’est la nouvelle norme.

Et on n’est pas prêt.

Les sacs de sable, c’est bien, mais ça ne peut pas être la solution chaque année quand on sait qu’une maison se fera inonder.

Nos réseaux n’arrivent pas à gérer d’importants débits de pluie qui refoulent dans les résidences. Dans certaines villes, les pluies se ramassent dans les usines d’épuration d’eau et risquent de les mettre hors d’usage.

Même chose pour Hydro-Québec. On est tellement dépendant à l’électricité qu’il faudra plus qu’engager des monteurs de ligne pour bien protéger notre réseau.

Québec a mis sur la table seulement 437 millions $ sur 5 ans pour la résilience face aux impacts des changements climatiques.

Le coup de barre financier doit être plus important.

À elles seules, les villes du Québec demandent 2 milliards $ par an, soit 10 milliards sur 5 ans, pour s’adapter.

Une vraie discussion

Il faut en même temps une réflexion plus large à la grandeur du Québec et du Canada.

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Par exemple, le gouvernement dit qu’enfouir les fils du réseau d’Hydro-Québec coûterait trop cher. Mais on ne compare pas ces coûts à ceux de réparer et de reconstruire après des événements météorologiques extrêmes.

Quel sera le rôle de nos forces armées canadiennes si les inondations, les feux de forêt et les pannes de courant se multiplient?

Sur le plan alimentaire, les changements climatiques vont mettre beaucoup de pression sur les prix. Sommes-nous prêts? Oui, on -progresse au Québec en matière d’autonomie alimentaire, mais il faut accélérer la cadence.

Ce sont des questions majeures à se poser collectivement. Plus tôt on se les pose, plus tôt on va commencer à s’adapter.

  • Écoutez l'entrevue avec Steven Guilbeault, Ministre de l'Environnement et du Changement climatique à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio : 

S’attaquer aux GES

Ce constat ne veut pas dire qu’il faut pour autant arrêter nos efforts de lutte contre les changements.

Sur ce front, on peut tout de même voir certains signes positifs à l’horizon. La décision de la CAQ de faire un troisième lien uniquement avec du transport en commun fait partie des décisions difficiles que le gouvernement devait prendre.

Il faut reconnaître son courage. Le nouveau projet devrait avoir des effets importants sur la mobilité de Québec et de Lévis sans coûter les yeux de la tête et sans augmenter les GES.

Ottawa qui est beaucoup plus ambitieux sur ses cibles doit l’être encore plus sur les moyens. Le plafond sur les émissions de GES du secteur -pétrolier se fait toujours attendre.

Le ministre Steven Guilbeault -espérait un projet de règlement avant le printemps... On l’attend toujours.

Il faudra aussi se pencher sur le gaz naturel. Laval a interdit les nouvelles constructions avec du gaz naturel. Un exemple à suivre!

Les solutions peuvent et doivent être immédiates. Cessons d’espérer des nouvelles technologies, nous avons les outils.

Reste qu’à espérer que le courage deviendra la nouvelle norme en politique.

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