Chandail retiré par les Alouettes: un honneur pleinement mérité pour Martin Pouliot


Richard Boutin
Architecte de la dynastie des Alouettes de Charlesbourg, qui a dominé la LBJEQ à la fin des années 1990, Martin Pouliot a été honoré mardi, quand sa chemise numéro 24 a été retirée pour se retrouver sur la clôture du parc Henri-Casault.
Pouliot a mené les Alouettes à cinq championnats des séries éliminatoires consécutifs de 1995 à 1999. Les Alouettes ont aussi gagné en 2000, mais le gérant était parti pendant l’hiver pour les Diamants de Québec, les grands rivaux.
Le parc Casault était une seconde demeure pour le recruteur des Capitals de Washington qui a porté les couleurs des Alouettes pendant cinq ans et qui y a disputé tout son baseball mineur.

«Je vais faire comme je faisais à l’époque et aller me stationner sur la 54e Rue Ouest en face d’où mes parents habitaient et me rendre au parc à pied, a raconté Pouliot avec sa verve habituelle. Je vais avoir une bonne pensée pour mes parents qui sont maintenant décédés et qui me suivaient partout avec le bus de l’équipe.»
«C’est une belle nouvelle qu’on retire mon chandail et j’étais bien content quand M. Dufour [Gaétan] m’a contacté en avril pour m’annoncer la nouvelle, d’ajouter celui qui besogne comme recruteur pour les Capitals depuis 28 ans. Le plus le fun va être de revoir tous ces visages connus. Ça fait 25 ans et personne n’a répété notre exploit.»
Une rivalité sans pareille
Animé d’une fougue débordante, Pouliot a su transmettre sa soif de victoires à ses protégés et il a grandement contribué à animer une rivalité qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. Pouliot était très bon pour allumer le feu sur le terrain, mais aussi dans les journaux qui suivaient de près les activités du circuit au cours de cette période. La réalité est maintenant très différente.
«Je ne donnais pas ma place et j’étais malcommode, a-t-il souligné avec le sourire. Je voulais donner confiance aux gars le plus possible. Ma mère me disputait parfois en me disant que je n’aurais pas dû dire telle chose dans les journaux.»
«À mes dernières saisons à Québec, la rivalité avait changé beaucoup, de poursuivre le «Pidz». Les joueurs des deux équipes évoluaient ensemble dans le sport-études et ils étaient de bons chums. Les joueurs se barbent sur le terrain, mais ils vont prendre une bière ensemble après le match. Dans mon temps, les gars des Alouettes prenaient une bière ensemble et les Diamants faisaient la même chose de leur côté. Même chose quand j’étais joueur et la rivalité avec les Patriotes de Sainte-Foy. J’ai grandi en jouant tout le temps contre Mark Griffin et Stéphan Bédard.»
Un seul regret
Comme on le mentionnait un peu plus haut, les Alouettes ont remporté le championnat en 2000 sans Pouliot, parti diriger les grands rivaux. «Avec le recul, j’aurais dû rester avec les Alouettes, a-t-il confié. À Charlesbourg, j’avais les clefs du parc et ce n’était pas la même affaire ailleurs où il y avait plus de protocole. Avec Réal Deschênes comme président, la grosse machine roulait très bien et on n’hésitait pas à bouger pour aller chercher un joueur d’impact.»
«En 2000, on avait affronté les Alouettes en partant dans les séries éliminatoires et j’avais dit à mon adjoint Jean-Pierre Chamberland que nous étions dans le trouble avant même le début du premier match, de poursuivre Pouliot. Mes anciens joueurs étaient crinqués et ils nous avaient battus en quatre parties. On s’était repris l’année suivante en mettant fin à la dynastie des Alouettes.»
Pouliot est le cinquième membre des Alouettes dont le chandail est retiré et le troisième de l’époque dorée. Joce Blais et Patrick Deschênes sont les deux autres. «D’autres joueurs ou dirigeants de cette époque devraient être honorés. On n’a pas fait tout le travail à trois.»
Vincent Lachance et Samuel Domingue complètent le quintette.