Conners fait une seule gaffe et Brooks Koepka s’empare des commandes au Championnat de la PGA d’Amérique
Le Canadien est installé en deuxième position, à un coup du meneur


François-David Rouleau
ROCHESTER | Corey Conners naviguait vers une solide ronde de golf et le roupillon stressant du meneur d’un championnat majeur l’attendait ce soir. En fait, c’était jusqu’à ce qu’il trébuche au 16e et qu’il recule au deuxième rang du classement du Championnat de la PGA d’Amérique.
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Le Canadien de 31 ans s’apprêtait à écrire une nouvelle page d’histoire du golf canadien. Depuis Mike Weir au Tournoi des Maîtres de 2003, il y a donc exactement 20 ans, aucun représentant de l’unifolié n’a répété l’exploit de signer une victoire dans un Grand Chelem.
La possibilité pour Conners de soulever le scintillant trophée Wanamaker ne s’est certes pas envolée. Cette petite erreur lui a toutefois coûté cher sur sa carte de 70. Elle était dépourvue de bogueys et marquée de deux oiselets jusqu’à ce double boguey sur cette normale 4 amorçant l’éreintante dernière ligne droite au pavillon.

Alors que sa balle était placée un peu plus basse que ses pieds dans la fosse à son deuxième coup, il a raté celui-ci. La balle a franchi 14 pieds en se logeant dans l’épaisseur de la lèvre de la fosse de sable devant lui.

Il a donc glissé d’un rang au tableau en voyant le dangereux Brooks Koepka, double champion du championnat en 2018 et en 2019, prendre son trône avec une priorité d’un coup, à -6.
De l’antilope au chasseur
Par son style de jeu, Conners était taillé pour jouer avec l’avance sur un difficile parcours comme Oak Hill. Calme, patient et posé dans les situations corsées, il s’adapte. L’Ontarien n’est pas le plus flamboyant et le plus agressif. C’est d’ailleurs pourquoi, malgré ses habiletés hors du commun, il compte 20 tops 10 en carrière à ses 156 départs sur le circuit de la PGA. Du lot, l’athlète au sublime élan possède deux victoires.
Évidemment, il aurait été préférable de le voir prendre le départ de cette ronde finale du Championnat de la PGA d’Amérique en position de contrôle, d’autant plus qu’il présente son meilleur score moyen (69,1) en quatrième ronde cette saison.
Plutôt que d’être l’antilope traquée par les lions demain, il devra enfiler son habit de chasseur et faire tomber Koepka. Ce qui n’est pas une mince affaire, car, avec ses quatre titres majeurs, l’Américain a plus d’un tour dans son sac.
Et il a fraîchement dans sa mémoire sa déroute du dimanche au Tournoi des Maîtres, à Augusta, il y a un mois.
Appliquer les leçons d’Augusta
L’athlète dit avoir appris de ses erreurs et de cet échec. Il s’est promis de ne pas revivre le scénario dans lequel il a laissé échapper le veston vert aux mains de Jon Rahm.
Plus tôt cette semaine, il a effleuré le sujet sans vouloir expliquer ses apprentissages à Augusta.
«Je ne partagerai pas mes leçons. Je suis honnête. Je les garde pour moi», avait répondu le golfeur de 33 ans.
Après avoir remis une deuxième carte de 66 (-4) en autant de jours, Koepka a dit avoir appliqué ces leçons dans cette journée difficile sur le parcours en raison des fortes averses.

«Je ne veux pas répéter ces erreurs pour le reste de ma carrière. Cela ne signifie pas, par contre, que je ne peux pas mal jouer. Je peux bien jouer ou mal jouer, mais je n’aurai plus jamais cet état d’esprit sur le parcours. Il ne sera pas la raison d’un mauvais score», a expliqué, après la troisième ronde, celui qui est à l’aise dans la peau du meneur d’un grand tournoi.
Appui authentique
Avec ces partisans authentiques, l’État de New York semble plaire au meneur. En 2018, il avait remporté l’Omnium américain sur les allées de Shinnecock Hills. L’année suivante, il avait signé un gain sur celles de Bethpage Black, aussi sur l’île de Long Island.
«J’adore cet État. C’est toujours intéressant et amusant. Si tu livres une bonne performance, tu le sauras des spectateurs. Sinon, ils te le feront savoir à ta façon. C’est merveilleux.
«J’apprécie quand les spectateurs s’intéressent à moi, m’encouragent et même quand ils me donnent de la merde et m’insultent. C’est la beauté de l’endroit. Je veux sentir cette atmosphère.»
Justement, les spectateurs l’ont accueilli plutôt froidement sur le premier tertre cet après-midi. Ils étaient alors accompagnés de son collègue chez LIV Golf, Bryson DeChambeau. Les huées ont rapidement enterré les applaudissements lors de leur présentation.
Koepka est suivi de près, à -5, par Viktor Hovland. À égalité avec Conners, le Norvégien cherche à savourer son premier gain en Grand Chelem après avoir raté de belles occasions à l’Omnium britannique de St Andrews en juillet dernier ainsi qu’à Augusta il y a un mois.
DeChambeau est installé à -3, suivi par Justin Rose et Scottie Scheffler à -2.
Voilà aussi que Rory McIlroy a fait son entrée dans le top 10 grâce à une carte de 69 (-1). Il occupe le septième rang.
