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L'article provient de TVA Sports
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Champion québécois sur l’ATP: les secrets derrière le succès de Gabriel Diallo

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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2025-06-16T21:10:14Z
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L’entraîneur de l’équipe masculine de tennis de l’Université du Kentucky se souvient d’un jeune homme qui devait beaucoup apprendre. Six ans plus tard, voilà que ce jeune homme a raflé dimanche son premier titre de l’ATP, à Bois-le-Duc. Et Gabriel Diallo peut même rêver à beaucoup plus grand que ça, répète Cédric Kauffmann.

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«Je pense qu’il sera un jour top 10, assure le Français, lui-même un ancien professionnel qui a atteint le 195e rang mondial, en 2001. Il le mérite. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup, beaucoup.»

Et pourtant... M. Kauffmann a encore en tête ce jeune homme timide de 17 ans, qui a connu une première année difficile sous le maillot bleu royal des Wildcats de l’Université du Kentucky.

Photo tirée du site de l'Université du Kentucky
Photo tirée du site de l'Université du Kentucky

«Il n’avait pas fait beaucoup de matchs et encore moins de matchs de haut niveau quand il avait 16 ou 17 ans, se remémore l’entraîneur. Il a mis un peu de temps à s’acclimater.»

«Une fois sur cinq, c’était magnifique»

Il y avait aussi ce corps, déjà grand, mais qui n’avait pas fini de grandir. Il a pris quelques pouces rapidement à la fin de l’adolescence. Il devait donc s’adapter à ses 6 pi 8 po, une taille qui n’a pas que des avantages pour un joueur de tennis.

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«Il manquait un peu de coordination, pointe Cédric Kauffmann. Durant ses deux premières années, il a pris du muscle. [...] À la fin de sa deuxième année, 60% des points qu’il disputait étaient très professionnels.»

Photo AFP
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On le disait d’emblée: la principale caractéristique de Gabriel Diallo, c’est qu’il aime apprendre. C’est là l’un des secrets de sa progression qu’on aurait pu croire inespérée à une époque. Et c’est ce qu’il a fait.

Parce que la première impression qu’a eue M. Kauffmann du Québécois, c’était celle «d’un grand garçon qui ne savait pas trop comment se placer» sur le court. «Mais une fois sur cinq, quand il tapait la balle, c’était magnifique. C’était très, très propre.»

Un argumentaire de vente visionnaire

À ce moment, Diallo avait 15 ou 16 ans. C’est Frédéric Niemeyer qui avait invité son copain français à venir le voir jouer à Montréal. Et l’argumentaire de vente de l’ancien professionnel sherbrookois était très comique, mais aussi très visionnaire.

«Frédéric était un ami à moi sur le circuit. Il m’avait dit: “J’ai un garçon ici, il n’est pas très bon, mais il peut le devenir”», raconte M. Kauffmann.

À ce moment, l’entraîneur a aussi rencontré les parents de Gabriel. Son entourage et l’amour qu’ils se vouent, mutuellement, c’est l’autre secret qui lui a permis de percer le top 50, cette semaine. 

Photo AFP
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«Sa force, ce n’est pas son talent, ce n’est pas son corps, estime-t-il. C’est quelqu’un de très humain, comme le reste de sa famille.

«Je l’ai tout de suite senti. Et quand on ressent ça, poursuit-il, on se dit qu’on ne veut pas seulement qu’ils nous aident, nous, l’équipe. On se dit qu’on veut les aider, nous aussi.»

«Il va passer professionnel, lui!»

Graduellement, Diallo a appris, grâce à ce respect qu’il voue à ceux qu’il aime, y compris son équipe.

Si bien qu’à l’automne 2022, peu après que Diallo eut remporté le Challenger de Granby, Cédric Kauffmann lui a conseillé d’aller passer du temps sur le circuit professionnel. En décembre de la même année, le Québécois faisait son entrée chez les pros.

Le vent avait tourné, grâce à cette volonté d’apprendre qui anime le jeune joueur. L’entraîneur se rappelle qu’à un moment, après les rencontres universitaires, les autres coachs venaient le voir et lui disait: «Oh là là, il va passer professionnel, lui!»

«Des joueurs qui ont du talent, il y en a 1000... mais ce n’est pas tous qui réussissent comme lui», se réjouit Cédric Kauffman, profondément heureux pour son ancien protégé.

«Ce titre, il m’a un peu surpris, parce qu’on est toujours surpris quand c’est le premier. Je crois que lui-même était surpris. Mais au fond, on savait tous que ça allait arriver.»

 

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