Une réunion «très constructive» avec Lutnick, mais sans engagement ferme

Raphaël Pirro
Dominic LeBlanc et François-Philippe Champagne ont évoqué une «discussion très constructive» avec leur vis-à-vis Howard Lutnick, jeudi soir à Washington, mais n’ont promis aucun changement palpable à la politique américaine.
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«On a passé beaucoup de temps à comprendre le processus américain au cours des prochaines semaines. On a eu une meilleure compréhension du processus qu’a entrepris le président Trump depuis le jour de l’inauguration», a déclaré M. LeBlanc, ministre fédéral des Finances.
Ce dernier assure qu’il reste en contact avec le secrétaire au commerce, M. Lutnick, «plusieurs fois par semaine», par texto ou par téléphone, parfois même jusqu’à tard le soir.
M. Champagne, ministre de l’Industrie, a fait remarquer aux Américains à quel point la «sécurité économique» des deux pays est liée à la «sécurité nationale».
«Je crois que nous quittons Washington mieux équipés pour défendre les intérêts canadiens», a-t-il dit.
Hormis cela, les deux ministres n’ont rien dit des tarifs américains de 25% sur presque toutes les exportations canadiennes qui entreront en vigueur le 2 avril, après avoir été reportés deux fois.
Ils ont toutefois convenu de se réunir à nouveau avec M. Lutnick et son équipe la semaine prochaine.
Just arrived in Washington DC.
— François-Philippe Champagne (FPC) 🇨🇦 (@FP_Champagne) March 13, 2025
With Minister @DLeBlancNB, Premier @fordnation and Ambassador @KirstenHillmanA getting ready for today’s meeting with U.S. Commerce Secretary, Howard Lutnick. pic.twitter.com/IJ6iYJq5aL
La température a baissé, selon Ford
Selon une source fédérale, la réunion avait surtout comme objectif de «faire baisser la pression» après une semaine marquée par des échanges corsés entre le Canada – et surtout l’Ontario – et les États-Unis de M. Trump.
Le premier ministre Doug Ford, qui a rencontré M. Lutnick aussi, a déclaré qu’il s’agissait d’une des meilleures rencontres de sa vie, mais il est resté très avare de détails.
«Nous sentons que la température est en train de baisser», a-t-il lancé.
La réunion a eu lieu à l’édifice du département du Commerce, quartier général de M. Lutnick, à Washington.
Une réunion pour calmer les esprits
Cette réunion n’était pas au programme la semaine dernière.
Mardi matin, M. Ford a annoncé qu’il mettait à exécution sa menace de surtaxer de 25% l’électricité exportée au Minnesota, au Michigan et à l’État de New York comme réplique aux tarifs sur l’acier et l’aluminium.
Furieux, le président Trump a rapidement menacé de doubler ses tarifs sur l’acier et l’aluminium, de 25% à 50%. Résultat: Doug Ford a reculé.
Cependant, après un appel avec M. Lutnick, M. Ford a obtenu cette rencontre à Washington, à laquelle se sont joints les ministres LeBlanc et Champagne.
Si le ton peut être cordial en face à face, il l’est moins lorsque Howard Lutnick parle du Canada dans les médias.
Dans une entrevue accordée à la chaîne CBS mercredi soir, il a déclaré que le président Donald Trump «avait besoin de casser un gars de l’Ontario qui disait vouloir taxer notre électricité à 25%», sans daigner prononcer le nom de Doug Ford.
Ce dernier a refusé de commenter le traitement que lui réserve M. Lutnick.