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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Découvrez ce récit étonnant de la vie quotidienne de Chambly dans les années 1820

Photo Pierre-Paul Poulin
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-08-20T04:00:00Z
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Écrivaine chevronnée, autrice de la saga à succès Les chroniques de Chambly, Louise Chevrier s’est intéressée à la vie quotidienne à Chambly dans les années 1820 pour écrire son nouveau roman, Par la faute d’Emmélie. Dans cette histoire palpitante, rigoureusement documentée, elle mêle habilement une intrigue sentimentale et une enquête policière au cours d’une période historique riche en événements.

En 1820, Chambly a le vent dans les voiles. Le notaire René Boileau est ravi du succès de la compagnie de navigation qu’il a cofondée. Les gens peuvent compter sur l’arrivée d’un nouveau médecin. Et Emmélie Boileau, une femme visionnaire, sœur du notaire Boileau, ouvre un pensionnat pour jeunes filles.

Tout semble bien parti. Mais un événement tragique vient briser cet élan : le corps inanimé d’une jeune femme est retrouvé sur le terrain du notaire Boileau. Une enquête s’organise et le capitaine de milice, assisté du médecin, est sur l’affaire.

Emmélie Boileau, prise au cœur de la tourmente, se remet en question et culpabilise. Si elle avait décidé de se marier au lieu d’ouvrir L’École des Demoiselles, les choses auraient peut-être été différentes ?

Louise Chevrier est depuis longtemps intéressée par l’histoire de sa ville, Chambly. Elle s’est inspirée de nombreux éléments réels et documentés pour écrire son roman. Emmélie Boileau Kimber, née en 1785, est une des rares femmes patriotes dont l’histoire a retenu le nom.

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« Dans les premiers tomes des Chroniques de Chambly, les personnages de la famille Boileau étaient présents. Puis il y a eu l’espèce de démolition patrimoniale qui a eu lieu à Chambly en 2018, qui a fait comme une explosion nucléaire dans le monde de la préservation du patrimoine », commente-t-elle en entrevue.

« Ça m’a touchée de très proche parce qu’avec un groupe de citoyens de Chambly, on avait été jusqu’à Québec pour préserver la fameuse maison Boileau – la maison du notaire Boileau à Chambly que, le 22 novembre 2018, l’ex-maire de Chambly a démolie sans raison majeure. » « Mon intention, c’était de poursuivre avec mes personnages, et celui d’Emmélie Boileau, c’était le personnage qui suivait. C’était son tour. »

Photo fournie par les Éditions Hurtubise
Photo fournie par les Éditions Hurtubise

Des éléments importants

Dans ce roman, explique-t-elle, plusieurs éléments historiques servent de décor : une école de jeunes filles, une compagnie de navigation sur la rivière Richelieu fondée par des Canadiens français pour maîtriser eux-mêmes leurs affaires.

« Emmélie Boileau arrive dans ce contexte et moi, je lui prête l’école parce que ça convient au personnage, qui m’apparaissait comme une femme très déterminée. »

Emmélie Boileau a laissé ses traces dans l’Histoire. « C’était une femme patriote et à l’époque des événements patriotes à Chambly, son mari, leader des événements patriotes, a été en fuite et ensuite emprisonné. »

Femme de tête

« On a un texte sur elle qui dit qu’elle accueillait les visiteurs avec l’arme à la main. Elle tenait des assemblées armées. Cette histoire-là m’a toujours fascinée : qui pouvait être cette femme qui recevait les gens chez elle alors qu’on était dans une période très troublée ? Les soldats anglais allaient la menacer jusque chez elle. Quand elle ouvrait sa porte, elle était armée ! »

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La famille Boileau était une famille patriote. 

« On n’est pas à l’époque patriote, en 1821. Mais je trouvais intéressant d’illustrer le fait que, pendant qu’elle veut ouvrir une école de jeunes filles, son frère, avec d’autres hommes d’affaires de la région, décide de construire un bateau vapeur pour transporter les marchandises de la vallée du Richelieu. »

Les navires qui circulaient sur le Richelieu transportaient des biens jusqu’à Québec et ce commerce était, à l’époque, majoritairement géré par des anglophones.

« Ils ont décidé que ce serait eux qui contrôleraient le transport. C’est très peu connu. »

  • Louise Chevrier a été journaliste et chroniqueuse pour La Terre de chez nous et Histoire Québec.
  • Elle est née au Saguenay–Lac-Saint-Jean et réside à Chambly, en Montérégie.
  • Elle a œuvré au sein de plusieurs sociétés d’histoire du Québec.
  • Elle est l’auteure des populaires sagas Les chroniques de Chambly et La quête d’Alice Gagnon

EXTRAIT

« Pendant que le capitaine du Salaberry s’affairait, celui du Lady Steamboat l’observait en flânant, comme s’il voulait profiter plus longuement de la douce fraîcheur de cette belle soirée d’été. En réalité, le promeneur attendait le moment propice pour aborder Cuper. Coiffé d’un haut-de-forme et vêtu de l’habit à longues basques et de la culotte de nankin, tout chez lui rappelait le grand bourgeois. Cet homme était nul autre que John Molson. »

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