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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Chaleur dans les écoles: contrairement au public, le privé priorise le confort des élèves

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Photo portrait de Marie-Laurence Delainey

Marie-Laurence Delainey

2024-06-12T21:00:00Z
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Les élèves ne sont pas tous égaux devant la chaleur au Québec, alors que plusieurs écoles publiques climatisent davantage les bureaux de la direction, des écoles privées, elles, vont à contre-courant et priorisent le confort des classes. 

«Le public pense au bien-être du directeur et le privé c’est le contraire, ça n’a aucun sens! Ça donne envie d’aller au privé!», lance sous le couvert de l’anonymat une enseignante de Lanaudière, qui n’est pas autorisée à parler aux médias.

Sur la centaine d’écoles privées et centres de services scolaires qui ont répondu à nos questions, 60% des écoles publiques priorisent la climatisation des bureaux de l’administration contre 5% seulement au privé.

En contrepartie, 17% des écoles publiques priorisent la climatisation des classes contre 57% pour le privé.

  • Écoutez l'entrevue avec Patricia Clermont, porte-parole du Mouvement Je protège mon école publique au micro de Mario Dumont sur QUB :

À l’École Trilingue Vision St-Augustin, près de Québec, par exemple, les classes sont climatisées depuis cinq ans, mais pas les bureaux de la direction. À l’instar des autres établissements privés qui ont répondu à notre questionnaire, l’école non subventionnée se défend d’avoir fait ce choix parce qu’elle a les «moyens». «Les revenus proviennent à 100% des parents. Alors, nous gérons le budget avec rigueur. [...] Aucun bureau de la direction et de l’administration n’est climatisé. Il faut dire que nous n’avons pas à animer et à enseigner à 25 enfants, âgés de 4 ans à 12 ans», explique la directrice générale Marie-Claude Bussières.

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Même son de cloche à l’école secondaire privée François-Bourrin à Québec. Alors que le bureau du directeur général n’est pas climatisé, 75% des classes, elles, le sont. «On est des OSBL, l’argent ne sort pas par les fenêtres [...] pour la plupart, on n’est pas en mesure d’offrir de la climatisation à tout le monde, c’est vraiment des choix qu’on fait», explique le DG Jean-David Meunier.

Même si plusieurs aiment avoir plus de marge de manœuvre que les écoles publiques qui doivent rendre des comptes à un centre de services scolaire, pour eux, c’est une question de priorité. «Faut faire preuve de créativité et de planification, on emprunte à la banque pour pouvoir investir dans nos bâtiments, c’est certain qu’on priorise les élèves et on a la flexibilité de le faire», ajoute le président de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP), David Bowles.

Écoles vieillissantes, un argument?

Après avoir raconté la semaine dernière l’histoire d’une mère de Mont-Tremblant qui a financé 42 climatiseurs pour l’école primaire de ses enfants, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a demandé aux établissements de faire preuve de souplesse. «Mais qu’est-ce que vous voulez? La date moyenne de construction de nos écoles au Québec, c’est 1967», a-t-il également indiqué.

Selon un sondage de la FEEP, plus de la moitié des écoles privées occuperaient pourtant des bâtiments qui ont plus de 70 ans. Plusieurs sont des bâtiments patrimoniaux ou religieux.

Le collège privé Sainte-Marcelline de Montréal, lui-même fondé en 1967, est «presque entièrement climatisé. Seuls nos deux gymnases ne le sont pas [ils ont seulement la ventilation]», selon la directrice générale, sœur Teresa Belgiojoso.

Le directeur général du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Stéphane Lemelin, explique avoir lancé une campagne de financement pour installer des climatiseurs. «Climatiser un bâtiment qui a près de 200 ans d’histoire, c’est un défi...En priorité, ce qu’on veut climatiser, nous, c’est les classes», a-t-il dit.

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