CF Montréal: la soirée de Bernier
L’ancien capitaine sera honoré pour son intronisation au Temple de la renommée

Dave Lévesque
Ce sera la soirée Patrice Bernier au Stade Saputo puisqu’on soulignera ce soir son intronisation au Temple de la renommée du soccer canadien.
L’adversaire sera le Revolution de la Nouvelle-Angleterre et c’est une autre décision qui s’inscrit dans les petits détails sous l’administration de Gabriel Gervais.
« C’est particulier parce que mon dernier match était contre cette équipe-là et je pense que c’est l’équipe contre qui j’ai marqué le plus de buts [4] », s’est souvenu Bernier ce matin.
« Sur 18 saisons, j’en ai passé neuf à l’Impact de Montréal. J’ai gagné de l’expérience avant de partir pour ensuite revenir au club de mes débuts. »
Il va sans dire qu’il sera heureux de vivre ce moment avec ceux qui l’ont applaudi pendant six saisons avant qu’il accroche ses crampons, à l’automne 2017.
« Ça va me faire plaisir de vivre ça avec les partisans. Je vais pouvoir communier avec tout le monde pour ce moment. C’est toujours bien de savoir qu’on laisse quelque chose au-delà du terrain. »
Délaisser le hockey
Bernier a connu une carrière très enviable qui l’a mené en Norvège, en Allemagne et au Danemark avant qu’il ne rentre à la maison, lorsque le club est entrée en MLS en 2012.
« On dit toujours de rêver, a avancé Bernier. Étant de Montréal et du Québec, où j’ai eu la chance de jouer au hockey, on m’a dit que j’étais un peu fou quand j’ai lâché le hockey parce que les avenues sont nombreuses dans ce sport. »
Il faut dire que le citoyen de Brossard était plutôt doué, puisqu’il a disputé deux saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, portant les couleurs des Foreurs de Val-d’Or et des Faucons de Sherbrooke de 1996 à 1998. Il y a amassé 73 points en 143 matchs réguliers. Pas si mal pour un défenseur.
À l’époque, il était effectivement un peu étrange de délaisser le hockey au profit du soccer, un sport avec peu de débouchés à l’époque.
« Alors, tu jouais à l’Impact de Montréal et après, tu allais où ? Je peux dire que j’ai eu la chance de vivre mon rêve, de jouer 18 saisons, de jouer avec l’équipe nationale, contre le Brésil ou le Portugal », a-t-il dit.
Un modèle
Capitaine de l’Impact à ses quatre dernières campagnes, Bernier a été un véritable modèle pour ses plus jeunes coéquipiers, dont Samuel Piette qui rêve de marcher sur ses traces.
« J’aimerais devenir cette personne-là. C’est le capitaine éternel du club et il a tellement fait pour le soccer québécois. C’est sûr que plus tard, à la fin de ma carrière, je veux avoir mon nom à côté de celui de Mauro [Biello], de Patrice et des grands du soccer québécois. »
Si Piette parle ainsi de son ancien coéquipier, c’est que Bernier a vite saisi son rôle à son retour avec son club de cœur après plus d’une dizaine d’années d’absence.
« En revenant au club, j’ai réalisé que je devenais non seulement joueur, mais aussi porte-parole parce que j’étais le seul Québécois dans l’équipe. »
Une surprise
On savait depuis plusieurs mois que Bernier était le prochain à devenir un éternel du soccer canadien. Il y a eu une cérémonie à Vancouver au début de l’été.
Le principal intéressé est revenu, aujourd'hui, sur les circonstances dans lesquelles il a appris la nouvelle.
« J’étais dans une réunion Zoom avec des associés d’une entreprise dans laquelle je suis impliqué. Mon père y était aussi, il est comptable et mes associés voulaient le rencontrer. »
« J’ai remarqué qu’on était plusieurs dans le meeting et Samuel Piette et Mauro Biello sont apparus pour m’annoncer que je serais intronisé au Temple de la renommée du soccer canadien », a-t-il raconté.

L’adversaire en 5 points
GROS CHANGEMENT
La saison dernière, le Revolution survolait la compétition en terminant au premier rang de la MLS avec 73 points. Les choses sont toutefois bien différentes cette année puisque l’équipe se bat pour une place en séries. Est-ce que l’effet de l’entraîneur-chef Bruce Arena s’est estompé ?
DES ABSENTS
En plus de la fatigue d’un match en milieu de semaine, les « Revs » doivent composer avec des absences. Henry Kessler (protocole COVID-19), Ismael Tajouri-Shradi (jambe) et Gustavo Bou (jambe) étaient tous absents mercredi.
LA VIE SANS BUKSA
On peut expliquer une partie des difficultés de la Nouvelle-Angleterre par la perte de l’attaquant polonais Adam Buksa qui a joué son dernier match le 21 mai pour ensuite être transféré à Lens, en France, en juillet. Il avait inscrit sept buts et deux passes en 10 rencontres.
BAISSE DE PRODUCTION
Pas de doute, l’attaque et la défense des « Revs » ne sont pas les mêmes que la dernière campagne. En 2021, l’équipe a marqué 65 buts et en a accordé 41 en 34 matchs. Après 25 parties cette saison, l’équipe n’a que 38 filets et en a déjà donné 36.
ATTENTION
Il sera facile de prendre la Nouvelle-Angleterre à la légère, mais le club a quand même inscrit 22 buts en 13 matchs sur la route contre seulement 16 en 12 parties au Gillette Stadium.
Le jour et la nuit
Le CF Montréal revient au Stade Saputo fort d’une séquence de six matchs sans défaite (4-0-2), mais l’adversaire de demain soir, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, n’est pas en reste puisqu’il est invaincu en cinq rencontres (2-0-3).
Montréal pointe au deuxième rang de l’Association de l’Est avec 43 points, cinq de moins que l’Union de Philadelphie qui a toutefois joué un match de plus.
Une victoire contre les « Revs » demain soir, jumelée à un revers de l’Union contre D.C. United à Washington, placerait l’équipe dans une excellente position pour prétendre à la première place, mais surtout pour s’assurer d’au moins un match éliminatoire à domicile.
« On a cru en nous, on regarde la première position et on sait qu’on est très proches, a soutenu le milieu de terrain Mathieu Choinière, aujourd'hui. Si tu me dis ça en début d’année, je dis peut-être que non, mais maintenant on y croit très fort. »
Situation inversée
À l’inverse du CF Montréal, le Revolution court après une place en séries. C’était plutôt le contraire la saison dernière.
« Je me rappelle que l’année dernière, la Nouvelle-Angleterre battait tout le monde et était en haut du tableau pendant qu’on était en train de se battre et on était loin des séries », avait noté l’entraîneur-chef Wilfried Nancy jeudi.
Les « Revs » occupent le sixième rang dans l’Est, tout juste à l’intérieur du portrait éliminatoire, mais la lutte est très serrée puisqu’Atlanta United, qui est 13e, n’a que cinq points de recul.
« Ils vont peut-être devoir pousser pour aller chercher des points et continuer de monter au classement, a soutenu le milieu Samuel Piette. Mais ça fait en sorte qu’une équipe qui fait ça ouvre peut-être un peu plus son jeu. Avec les armes offensives qu’on a, si tu nous donnes un peu d’espace, on va être capables d’en profiter. »
Fatigue
Montréal a aussi l’avantage d’être reposé après une semaine d’entraînement à la maison.
La Nouvelle-Angleterre s’est tapé un rude verdict nul de 2 à 2 contre un adversaire direct dans la course aux séries, mercredi à Toronto.
« C’est sûr que de leur côté il va y avoir de la fatigue, mais on les attend comme on a abordé Houston ou New York City », a insisté Piette.
« On peut peut-être profiter de la fatigue de leur match en milieu de semaine pour les agresser dès le début. »
♦ Le défenseur Rudy Camacho sera absent en raison d’une blessure à l’épaule.