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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Ces mécaniciens qui travaillent à temps plein pour conserver Le Monstre de La Ronde

Notre chroniqueur a arpenté le squelette de la montagne russe avec les mécanos qui y consacrent leur carrière

Jocelyn Mondoux et Steve Riendeau travaillent exclusivement au Monstre comme mécaniciens depuis respectivement 20 et 10 ans.
Jocelyn Mondoux et Steve Riendeau travaillent exclusivement au Monstre comme mécaniciens depuis respectivement 20 et 10 ans. Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2022-05-09T04:00:00Z
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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Le Monstre de La Ronde n’est pas comme vous et moi. Nous vieillissons, tandis que le manège en bois emblématique stagne dans une éternelle jeunesse grâce aux soins permanents de mécaniciens et de menuisiers qui se consacrent à lui à temps plein.

• À lire aussi: Plus de 600 postes à pourvoir à La Ronde

Lorsque La Ronde rouvrira le samedi 21 mai, ayez une pensée pour les mécaniciens Jocelyn Mondoux et Steve Riendeau, qui se seront alors levés vers 3 h 15, comme chaque jour de travail en été.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Dès 5 h, chargés d’outils et de boulons, de vis et autres matériaux, ils escaladent la structure géante de 40 m de hauteur. Ils parcourent intégralement les deux voies de 1,2 km chacune en les inspectant. Le lendemain matin, ils refont ce trajet en sens inverse. 

Eux s’occupent de la partie métallique. Des menuisiers les accompagnent, à l’affût d’éventuelles altérations du bois.

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Ces travailleurs de l’aube jouissent probablement de la plus belle vue possible sur la silhouette du centre-ville. Le squelette titanesque auquel ils sont affectés est lui aussi magnifique. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

«Passerelle des chats»

M. Mondoux soigne le Monstre depuis 20 ans ; M. Riendeau, depuis 10 ans.

«Ça impressionne beaucoup les gens de savoir que je travaille au Monstre, juste au Monstre et rien qu’au Monstre depuis un bon bout de ma vie, disons!» rigole M. Mondoux (il s’en occupe depuis presque la moitié de sa vie).

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

«Nos enfants ne passent pas inaperçus quand ils racontent ce que fait papa dans la vie, mais les gens demandent vite s’ils peuvent avoir des billets!» s’exclame M. Riendeau.

Cette inspection matinale n’a rien d’une sinécure: évoluer sur le trottoir de planches semées de barrotins surnommé «passerelle des chats» ne va pas de soi. Celle-ci n’est à peu près jamais à plat.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Potentiellement éternel

Ce parcours que les trains accomplissent en 63 secondes, ces ouvriers qui dorlotent le Monstre le font à pied en minimum 2 h 30 ou maximum quatre heures. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

«S’il manque un boulon, on remplace, ou si à un endroit, l’espacement des rails semble s’accroître, on le note, pour s’assurer que ça ne devienne pas dangereux.»

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Après l’inspection du manège, MM. Mondoux et Riendeau se penchent sur... les trains.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

«Les montagnes russes en bois exigent énormément d’entretien, mais leur durée de vie est pratiquement illimitée tant que tu t’en occupes», explique le directeur de l’entretien, Francis Girouard.

Le directeur entretien et construction de La Ronde, Francis Girouard.
Le directeur entretien et construction de La Ronde, Francis Girouard. Photo Martin Alarie

Les échardes

Il y aurait plus d’un million de planches dans cette mégastructure; je n’ai pas pris le temps de compter, mais ça semble plausible. 

Bâti en partie avec du sapin de Douglas traité, le Monstre est propice aux échardes. En escaladant, je m’en suis fait une à la main gauche malgré un gant et une autre au coude à travers mon coupe-vent.

L’immensité du Monstre est surtout perceptible lorsqu’on l’escalade et qu’on le voit se déployer sous soi, comme a pu le constater notre chroniqueur Louis-Philippe Messier.
L’immensité du Monstre est surtout perceptible lorsqu’on l’escalade et qu’on le voit se déployer sous soi, comme a pu le constater notre chroniqueur Louis-Philippe Messier. Photo Martin Alarie

Pour comprendre l’énormité du manège, il faut grimper dessus. Au sommet, j’ai l’impression de surfer une vague sur un océan de bois.

Déjà, les ouvriers permanents du Monstre songent à la section qu’ils referont à neuf l’hiver prochain afin de préserver la jeunesse éternelle de la Bête.

Le Monstre   

  • Année de construction : 1985  
  •  Vitesse de pointe : 96 km/h  
  • 40 mètres de hauteur  
  • Distance parcourue : 1,2 km  
  • Durée du trajet : 63 secondes  
  • Nombre de planches : au moins un million  
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