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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

«Cette madame» était mal à l’aise

Photo Agence QMI, Mario Beauregard
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2022-08-29T09:00:00Z
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L’occasion était belle, pour la seule «cheffe» de parti en lice aux élections de 2022, de dénoncer bien haut le «terrible sexisme de François Legault».

Après tout, le chef caquiste avait parlé, en point de presse, de «cette madame» pour désigner Dominique Anglade.

Précédents

Cette petite affaire – peut-on vraiment parler de bourde? – en rappelait toutefois d’autres.

— Jean Charest, en 2003, qui qualifie la syndicaliste Claudette Carbonneau de «petite madame».

— François Legault, en 2014, qui parle de Julie Snyder – alors épouse de PKP – comme de «la femme de quelqu’un d’autre».

Durant la campagne de 2012, constatant que les électrices étaient rebutées par sa personne et par son parti, le chef caquiste avait d’ailleurs invité son épouse Isabelle Brais à faire campagne avec lui.

Mais au début d’un point de presse, à la plaisanterie, il lui lance : «Non non, c’est pas toi qui parles.» Certains y verront une condescendance «inacceptable».

Depuis 10 ans, François Legault a multiplié les efforts pour conquérir l’électorat féminin, notamment en présentant plus de 50 % de candidates. Avec succès : selon le dernier sondage Léger, la proportion de femmes et d’hommes qui l’appuient est égale.

Malgré cela, les élues libérales se font un plaisir de mettre en relief, voire de monter en épingle, toute phrase pouvant laisser croire à un machisme du chef caquiste.

  •  Écoutez l'édito de Philippe-Vincent Foisy diffusé chaque jour en direct 6 h 30 via QUB radio : 

«Yvettes»

Hier d’ailleurs, des libéraux rêvaient que leur cheffe exploite l’affaire à fond. «Un souvenir des Yvettes » vient de ressurgir, me dit l’un d’eux (en référence à une controverse «payante» du référendum de 1980).

Mais en point de presse, Dominique Anglade a choisi de ne pas «trop beurrer épais». Oui, elle tweete pour rappeler son prénom. Oui, dans un discours devant les militants de Lafontaine, elle lance, de façon efficace : «La madame, elle a un plan»

Mais pourquoi ne pas frapper plus fort? Peut-être par crainte que ne refassent surface les images d’elle, en 2012, participant, aux côtés de François Legault, à l’offensive caquiste auprès des femmes! Car oui, à l’époque, il l’avait choisie, «cette madame», comme première présidente et candidate vedette de son nouveau parti.

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