Cette infirmière auxiliaire qui offre des soins esthétiques plaide coupable à 12 chefs d’infraction
La professionnelle a entre autres reconnu avoir procédé à des injections sans ordonnance


Héloïse Archambault
Une jeune infirmière auxiliaire qui offre des soins esthétiques a plaidé coupable à 12 chefs d’infraction, jeudi matin, notamment pour avoir procédé à des injections sans ordonnance.
Propriétaire de deux cliniques de soins esthétiques à Laval et Gatineau, Cindy Stead a reconnu une panoplie de fautes déontologiques devant le Conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ), jeudi.
Le 22 mai dernier, le syndic du Conseil souhaitait radier d’urgence Mme Stead pour l’empêcher de pratiquer son métier, une rare mesure qui vise à protéger le public. Cette procédure radicale ne sera finalement pas nécessaire, puisqu’elle a plaidé coupable.
On lui reprochait notamment:
- Avoir procédé à des injections sans ordonnance et/ou la supervision d’un médecin;
- Avoir omis ou négligé d’aviser avec diligence le médecin après qu’un patient a eu des symptômes liés à un traitement;
- Avoir outrepassé son champ d’exercice en évaluant l’état de santé de plusieurs patients;
- Avoir exigé des avances d’honoraires à des patients avant des traitements;
- Avoir remboursé des patients en échange d’une entente signée pour ne pas «faire d’avis négatif sur toutes les plateformes disponibles».
- Avoir laissé croire à des fournisseurs que la Dre Ma était directrice médicale, alors qu’elle était partie depuis avril 2023;
- Avoir révélé des renseignements confidentiels de clients sur le site Avis Google.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Elle n’est pas infirmière
Mme Stead, qui est infirmière auxiliaire depuis 2020, a aussi plaidé coupable d’avoir utilisé le titre d’infirmière depuis 2021, alors qu’elle ne l’est pas.

Selon son site internet, elle est présentement aux études pour compléter un baccalauréat en sciences infirmières en Outaouais.
Elle a aussi admis avoir entravé le travail de la syndique de l’OIIAQ en fournissant des informations incomplètes ou fausses. Ce matin, le syndic a retiré le chef qui lui reprochait d’avoir installé des caméras fonctionnelles dans les salles de soins sans le consentement des clients.
Ne plus injecter
Devant le Conseil, Mme Stead s’est engagée à respecter plusieurs conditions, notamment de ne pas faire d’injections sans la présence d'un médecin et de ne pas évaluer l’état de santé de ses clients d'ici à ce que la sanction soit entérinée.
L’Ordre s’est dit rassuré, «considérant le plaidoyer et la reconnaissance de tous les faits afférents, considérant les balises dans lesquelles elle accepte de pratiquer», a indiqué Me Karoline Khelfa.
Les ordres professionnels des médecins et infirmières s’inquiètent du non-respect des règles dans le domaine de l’esthétique depuis quelques années.
Selon sa biographie sur son site, Mme Stead a «suivi des formations avec le docteur Katz à New York en 2020, le docteur Toma à Dubaï [...], et elle poursuit des formations en continu afin de vous offrir les plus hauts standards, et ce, de façon sécuritaire», lit-on.
Une audience a été fixée en août prochain pour déterminer la sanction.
Mme Stead a refusé de répondre aux questions du Journal, a fait savoir son avocat.