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L'article provient de TVA Nouvelles

Clients remboursés en échange de leur silence: cette infirmière auxiliaire qui offre des soins esthétiques pourrait être radiée d’urgence pour protéger le public

Elle fait face à 13 infractions, notamment d’avoir procédé à des injections sans ordonnance ou supervision d’un médecin

L’infirmière auxiliaire Cindy Stead, qui offre des soins esthétiques, a plaidé coupable à 12 chefs d’infraction, jeudi matin.
L’infirmière auxiliaire Cindy Stead, qui offre des soins esthétiques, a plaidé coupable à 12 chefs d’infraction, jeudi matin. Photo tirée de la page Facebook Clinique Cindy Stead
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

2025-05-23T04:30:00Z
2025-05-23T12:36:32Z
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Injections sans ordonnance, clients remboursés en échange de leur silence, entrave à l’enquête: une jeune infirmière auxiliaire qui offre des soins esthétiques risque d’être radiée d’urgence pour protéger le public.

Cindy Stead, infirmière auxiliaire depuis 2020, est propriétaire de deux cliniques de soins esthétiques situées à Laval et Gatineau. Le Conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) souhaite la radier d’urgence, une rare procédure qui vise à protéger le public.

Jeudi, Mme Stead s’est engagée par écrit à ne plus exercer de soins esthétiques jusqu’à ce qu’une décision soit rendue. Elle n’était pas présente à l’audience prévue jeudi, qui a été reportée au 12 juin prochain.

L’infirmière auxiliaire Cindy Stead fait face à 13 chefs d’infractions de son ordre professionnel, qui veut la radier d’urgence pour protéger le public.
L’infirmière auxiliaire Cindy Stead fait face à 13 chefs d’infractions de son ordre professionnel, qui veut la radier d’urgence pour protéger le public. Photo tirée de la page Facebook Clinique Cindy Stead

Une panoplie de reproches

Au total, 13 chefs d’infractions sont déposés contre elle. On lui reproche notamment:

–Avoir procédé à des injections sans ordonnance et/ou supervision d’un médecin.

–Avoir omis/négligé d’aviser avec diligence le médecin après qu’un patient a eu des symptômes liés à un traitement.

–Avoir outrepassé son champ d’exercice en évaluant l’état de santé de plusieurs patients.

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–Avoir exigé des avances d’honoraires à des patients avant des traitements.

–Avoir remboursé des patients en échange d’une entente signée pour ne pas «faire d’avis négatif sur toutes les plateformes disponibles».

–Avoir installé des caméras fonctionnelles dans les salles de consultation sans en informer des patients.

–Avoir révélé des renseignements confidentiels de clients sur le site Avis Google.

Par ailleurs, on l’accuse d’avoir faussement utilisé le titre d’infirmière (au lieu d’infirmière auxiliaire) depuis 2021 et d’avoir entravé le travail de la syndique durant son enquête depuis février dernier, notamment en lui demandant de quitter la clinique. La plainte de l’OIIAQ a été signifiée le 14 mai dernier.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Formations à New York et Dubaï

Sur son site, Mme Stead écrit avoir fondé sa clinique d’esthétique à 22 ans. Elle affirme qu’elle «poursuit actuellement ses études à temps plein» à l’Université du Québec à Trois-Rivières dans le but de compléter son baccalauréat en sciences infirmières.

«Elle a suivi des formations avec le docteur Katz à New York en 2020, le docteur Toma à Dubaï [...] et elle poursuit des formations en continu afin de vous offrir les plus hauts standards, et ce, de façon sécuritaire», lit-on dans sa biographie.

Les ordres professionnels des médecins et infirmières s’inquiètent du non-respect des règles dans le domaine de l’esthétique depuis quelques années.

De plus en plus populaires, ces soins sont souvent banalisés, mais les conséquences peuvent causer des ravages.

Rappelons qu’un plan de traitement individuel (pour des injections ou autre) doit toujours être élaboré par un médecin et que celui-ci doit pouvoir se déplacer à la clinique en 15 minutes en cas de complications.

Mme Stead reviendra devant le Conseil le 12 juin prochain. Elle n’avait pas rappelé le Journal au moment de publier ces lignes.

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