Cette immigrante mexicaine propriétaire d'un café à Laval fait plaisir aux amoureux des chiens

Zoé Arcand
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
Une immigrante propriétaire d’un café unique qui accepte les chiens, à Laval, réalise son rêve en accueillant des propriétaires d’animaux qui parcourent jusqu’à deux heures de route pour profiter de l’endroit avec pitou.
«On souhaitait donner à une communauté amoureuse des chiens une place pour socialiser entre eux et avec les animaux», explique Maria Bermudez, propriétaire du Café Arthur.
Dans ce restaurant de Laval, les chiens peuvent se promener un peu partout (sauf dans la cuisine «évidemment»), pendant que leur maître casse la croûte. Des propriétaires «font deux heures de route» pour socialiser avec d’autres amoureux des chiens et leurs amis à quatre pattes.
Certains craignaient que leurs petits chiens se blessent en fréquentant de plus grosses bêtes. Malgré le bon fonctionnement général, des conflits peuvent toujours survenir. Mais les employés sont munis de sifflets pour calmer le jeu et sont «bien formés», assure la femme de 48 ans, qui possède elle-même deux chiens.
«Depuis, on a réservé les mercredis aux petites races, soit celles pesant 25 livres ou moins», dit la propriétaire.
L’hospitalité comme passion
Pour Mme Bermudez, l’hospitalité est de la plus haute importance. Elle y a d’ailleurs dédié sa vie en travaillant comme agente de bord. En 2014, elle a tout lâché et quitté son Mexique natal pour s’établir au Québec dans l’espoir d’y ouvrir son propre commerce.
C’est ce qu’elle a fait, après s’être rendu compte qu’il y avait peu d’options disponibles sur la Rive-Nord de Montréal pour les propriétaires de chiens voulant sortir au restaurant sans laisser leur pitou à la maison.
«Le concept fonctionne très bien, s’enthousiasme celle qui se sent «adoptée par le Québec». C’est juste qu’on a commencé nos opérations au pire timing possible.»

L’établissement devait ouvrir ses portes en mars 2020, en plein durant la pandémie.
«On avait un budget restreint et on ne pouvait pas se permettre de faire beaucoup de publicité», se souvient celle qui est surnommée Lula.
En novembre 2024, Mme Bermudez a annoncé à ses clients qu’elle devait fermer boutique, faute de moyens.
Vague d’amour
Or, la communauté a lancé une collecte de fonds qui a permis de récolter quelque 15 000 $ et entamé une rigoureuse campagne de bouche à oreille.
«On est super chanceux et reconnaissants d’avoir des clients aussi adorables», s’émeut la Mexicaine d’origine.
Il faut aussi dire que Mme Bermudez écoute assidûment les suggestions de ses clients, dont plusieurs sont devenus des amis.