Cette fois, aucun Guy Lafleur pour nuire aux Alouettes à Saint-Jérôme


Benoît Rioux
SAINT-JÉRÔME – En plongeant dans sa mémoire, le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, a insinué que la présente association entre le club de football de Montréal et la Ville de Saint-Jérôme était tout à fait naturelle. Il a aussitôt rappelé l’existence d’une équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, de 1969 à 1972, qui se nommait les Alouettes de Saint-Jérôme.
En 1970, ces Alouettes avaient d’ailleurs été balayés en grande finale de la LHJMQ par un certain Guy Lafleur et les Remparts de Québec... On espère, cette fois, avoir plus de succès.
Quand les Alouettes de Montréal ont d’ailleurs annoncé au maire de Trois-Rivières que l’équipe quittait la Mauricie pour installer désormais son camp d’entraînement à Saint-Jérôme, Jean Lamarche a simplement rappelé, à la blague, que sa ville avait pourtant une récente conquête à son actif.
Ça met une certaine pression sur Saint-Jérôme, non?
«On va tout faire», a répondu du tac au tac M. Bourcier lorsque l’anecdote a été racontée par le président des Alouettes, Mark Weightman, mardi, lors d’une conférence de presse tenue au centre sportif Claude-Beaulieu. Le précieux trophée des champions de la Ligue canadienne de football y était d’ailleurs.

Installations extraordinaires
Si les Alouettes ont choisi de tourner le dos à Trois-Rivières, il ne s’agit toutefois pas d’un désaveu. Le changement apportera néanmoins quelques avantages, dont celui d’être un peu plus près de Montréal.
«Comme équipe de football professionnel, on a l’obligation d’offrir à nos joueurs et à nos entraîneurs des conditions de travail de premier plan et c’est ce qu’on retrouve ici», a noté M. Weightman, tout en remerciant Trois-Rivières.
«On a des installations vraiment extraordinaires», a ajouté le président, en vantant au passage la qualité du terrain intérieur et les salles de rencontre disponibles dans l’édifice.
Redorer l’image
L’entente entre les Alouettes et la Ville de Saint-Jérôme, qui avait d’ailleurs été ébruitée la semaine dernière dans un texte publié par Le Journal, est valide jusqu’en 2026. Le maire de Saint-Jérôme compte en profiter pour redorer l’image de sa ville.
«C’est un montant de 184 000$ qu’on débourse pour les Alouettes qui s’inscrit dans un programme de visibilité, a précisé M. Boucier, lorsqu’interrogé par l’auteur de ces lignes. Il y a une question de notoriété pour la ville. Depuis le début de mon mandat, ce que je veux, c’est qu’on parle de Saint-Jérôme pour des bonnes raisons. [...] Pour nous, cette somme d’argent, c’est peu considérant tout ce que ça peut apporter. Ça positionne aussi Saint-Jérôme au Québec comme un endroit où une équipe professionnelle peut s’entraîner.»
Pour les jeunes
Parmi les retombées, M. Bourcier parle rapidement des jeunes de la région de Saint-Jérôme, qui pourraient être influencés positivement par la présence des Alouettes au printemps.
Avant d’être maire, et précédemment député du Parti québécois, M. Bourcier a d’ailleurs été enseignant et instructeur sportif. Il a été entraîneur au hockey, mais aussi au minibasket, à la belle époque des Comètes de l’école Notre-Dame, à Saint-Jérôme. Grâce à l’entente, on assure que les joueurs des Alouettes vont aller dans les écoles pour donner des ateliers aux jeunes.
«Le camp d’entraînement, c’est une belle occasion d’aller à la rencontre de nos partisans, de permettre aux jeunes et moins jeunes de découvrir nos joueurs», a estimé M. Weightman.