Cette famille devra vivre dans une roulotte pour la deuxième fois après avoir perdu son logement
Pour une deuxième année de suite, la famille devra se réfugier dans une roulotte pour ne pas se retrouver à la rue.

Zoé Arcand
Une famille devra vivre dans une roulotte pour la deuxième fois en deux ans faute d’avoir trouvé un logement abordable après avoir perdu le sien.
«Ça nous a mis à terre quand on a appris qu’on perdait encore notre appartement. On vit des angoisses à n’en plus finir parce qu’on savait vers quoi on s’en allait, surtout avec le tarif des logements actuellement. C’est fou à quel point c’est rendu cher», déplore Keven Imbeault Pelletier, 35 ans.
En août 2024, lui et sa conjointe, Johannie Bellemare Abalam, 32 ans, ont perdu leur appartement, à l’Épiphanie, qui avait été ravagé par d’impressionnantes inondations.
Pendant trois mois, ils ont vécu dans une roulotte prêtée par un ami avec Clara, leur fillette aujourd’hui âgée de 2 ans. Leur autre fille, Alexia, qui avait alors 11 ans, avait été relogée chez sa tante.
À la rue
Et le même scénario est sur le point de se répéter. Car la propriétaire du logement qu’ils ont occupé pendant moins d’un an les met dehors.
À trois mois d’avis, elle les a informés que son fils y emménagerait dès le 3 juillet pour l’aider avec sa santé, explique le couple.
Après avoir vérifié avec le Tribunal administratif du logement (TAL), «on a appris qu’elle aurait dû nous donner six mois de préavis, mais qu’il était trop tard pour contester puisqu’on avait signé», s’attriste celui qui travaille comme laveur à haute pression.
À deux jours de se retrouver à la rue, lui et sa conjointe sont à court d’options.
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Prix exorbitant
«Tous les propriétaires font une enquête de crédit, et le nôtre n’est pas très bon, donc on se fait tout refuser», s’inquiète M. Imbeault Pelletier.
Car le prix des appartements est exorbitant. Même si le loyer 6 1⁄2 qu’ils habitaient depuis octobre était en dessous du prix du marché, le couple dépensait environ 70% de ses revenus pour le payer.
«Là, le prix d’appartements encore plus petits équivaut à 90% de notre salaire», s’alarme celui qui a de nombreuses bouches à nourrir.
En plus des deux enfants dont il a la charge complète, le couple a la garde de deux préadolescents issus d’unions précédentes une fin de semaine sur deux.
«On va encore se faire prêter une autre roulotte, ça va être compliqué», s’attriste-t-il.
D’autant plus que sa femme a demandé l’aide sociale puisqu’elle a quitté son emploi dans une quincaillerie pour s’occuper de leur plus jeune. «Notre petite cocotte est née prématurément», explique le père, à bout de souffle.
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De l’aide
Le couple a demandé de l’aide à différents organismes, allant même jusqu’à écrire à son député, le premier ministre François Legault.
«Tout le monde se lance la balle, je ne sais plus qui peut nous aider. On est vraiment mal pris», se décourage le papa qui espère trouver un appartement abordable dans Lanaudière pour y loger sa famille recomposée.
Contactée par Le Journal, l’équipe de François Legault a mis la Société d'habitation du Québec (SHQ) en contact avec le couple pour lui venir en aide. L’Office municipal d’habitation de L’Épiphanie a relogé la famille à l’hôtel pour la nuit et « des démarches se poursuivront dans les prochains jours pour un relogement permanent ».
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