«Cette compagnie a mauvaise réputation»: Cavalia sème la controverse jusqu’en Californie
Des citoyens tentent d’empêcher la venue d’un spectacle de l’entreprise québécoise dans un parc public parce qu’ils s’inquiètent pour sa biodiversité


Olivier Faucher
Aux prises avec des problèmes financiers et judiciaires au Québec, Cavalia sème maintenant la controverse en Californie où des citoyens inquiets de la réputation de l’entreprise tentent de freiner le déploiement de son spectacle dans un parc public.
«Nous n’arrêtons pas de dire qu’on s’inquiète qu’ils laissent l’endroit comme ils l’ont fait à Laval, mais nos élus s’en fichent», s’inquiète Shari Engel, une Américaine vivant à Huntington Beach.
Dans cette ville côtière située au sud de Los Angeles, les élus locaux ont approuvé en février dernier la venue du spectacle immersif Symphonie des fleurs. Ce déploiement de dizaines de milliers de fausses fleurs avec des lumières LED de Cavalia a notamment eu lieu à Terrebonne en 2023.

Mais le problème, aux yeux de plusieurs citoyens, c’est que le spectacle prendra place au beau milieu du Central Park, le plus grand parc public de la ville.
Shari Engel, qui s’implique bénévolement depuis plusieurs années avec son mari Steve pour la protection du parc, explique que les principales craintes sont liées à l’impact sur la biodiversité et les oiseaux qui fréquentent l’espace vert ainsi qu’à l’accès du public à ce dernier. Le spectacle doit s’y installer sur près de 30 000 mètres carrés, soit l’équivalent de quatre terrains de football.

Après les déboires de Laval
Le spectacle, dont l’installation doit débuter en septembre, a été autorisé quelques mois après les révélations sur les déboires du spectacle Illumi par Cavalia à Laval qui lui a valu une poursuite de la Ville pour avoir laissé traîner ses équipements sur le site.
Puis, le 10 mars dernier, Desjardins a menacé de liquider les actifs de l’entreprise québécoise, qu’elle a qualifiée d’«insolvable». Desjardins avait d’ailleurs allégué que Cavalia avait «transféré des actifs, consenti des prêts ou avances à des sociétés non emprunteuses sans le consentement du créancier».

Ces développements ont eu écho jusqu’en Californie et inquiètent vivement des citoyens.
«Quand j’ai vu la poursuite à Laval, j’ai dit: “bon sang” (holy crap)! Nous étions consternés, mon mari et moi», explique Mme Engel.
«Cette compagnie a mauvaise réputation. On a vu les photos, les articles [du Québec] et on ne comprend pas pourquoi on fait affaire avec elle», déplore Cathey Ryder, membre de Protect HB.

Ce regroupement citoyen a d’ailleurs déposé le 27 mars dernier une poursuite contre la Ville de Huntington Beach pour freiner le projet.
Celle-ci accuse la Ville de ne pas avoir entre autres étudié l’impact environnemental du projet sur le parc.
Élus pro-Trump qui font jaser
Les élus locaux qui contrôlent Huntington Beach ont fait parler d’eux partout aux États-Unis récemment, notamment dans le New York Times, pour leur allégeance à Donald Trump et leurs nombreuses décisions controversées, comme l’installation d’une plaque «MAGA» dans une bibliothèque.

La Ville de Huntington Beach et Cavalia n’ont pas donné suite aux demandes d’entrevues du Journal.
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