Cette année, j'ai décidé de donner la chance au coureur

Yasmine Abdelfadel
Nous sommes encore motivés et optimistes. Les salles de gym sont pleines à craquer début janvier, la consommation de tabac et d’alcool est en forte diminution les premiers jours du premier mois de l’année, la vente de salades, carottes, tofu et houmous est historique. Vous avez bien compris, ce sont les symptômes de nos résolutions de la nouvelle année.
D’ailleurs ces résolutions portent souvent sur notre consommation alimentaire, sur nos dépenses, sur nos plaisirs, mais très rarement sur notre manière d’être et d’agir, comme si c’était plus difficile à mesurer, à quantifier et à évaluer.
Ne reculant devant rien et cherchant une bonne excuse pour ne pas avoir à me promettre de mieux manger, je saute tête première dans cette subjectivité. Cette année ma résolution sera différente. Elle sera simple sans être facile. Elle sera audacieuse, voire impossible à cause de mes déformations professionnelles. Cette année, j’ai décidé de donner le bénéfice du doute.
Donner la chance au coureur
Vous me direz qu’il n’y a rien là, que ce n’est pas une grande résolution, que c’est de la poudre aux yeux. Je vous répondrai que vous avez sûrement raison.
Mais donner la chance au coureur, c’est contre nature lorsqu’on analyse et commente la politique. On juge rapidement nos politiciens et leurs actions, on appose une étiquette sur leurs décisions et on évalue leur performance en se basant sur une ou deux prises de parole.
Pourrait-on faire mieux dans nos analyses, dans mes analyses ? Fort probablement. Est-ce qu’en laissant la chance au coureur et en accordant le bénéfice du doute nous pourrions donner à nos élus l’espace et le temps nécessaires pour une meilleure prise de décision et son exécution, peut-être ? Du moins je l’espère.
Cette résolution, je ne sais pas si je vais pouvoir la tenir bien longtemps, mais je promets d’essayer. Un peu comme vous au gym.