«C’était pénible»: il enterre sa mère quatre ans après sa mort
Agence QMI
Malgré une grève terminée il y a plus de deux ans au cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal, un homme a enfin pu enterrer sa mère... près de quatre ans après sa mort.
«J’ai fait la promesse à ma mère décédée en octobre 2021 de faire une messe à sa mémoire à la petite chapelle du cimetière, mais il y avait un conflit entre celui-ci et le Centre funéraire Côte-des-Neiges», s’est désolé Robert Croteau vendredi, sur les ondes de QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal.
«J’ai fait tous les arrangements pour sortir son corps de l’Hôpital Charles-Le Moyne à sa mort. Je ne sais pas ce qui s’est passé à ce moment-là, mais je n’ai pas pu la faire incinérer au cimetière Notre-Dame-des-Neiges», s’est-il rappelé, lui qui a finalement pu faire inhumer sa mère la fin de semaine dernière.
Il fut impossible pour lui de respecter le pacte conclu avec sa mère, même après sa crémation, car on lui a annoncé que ladite chapelle où il voulait célébrer son existence avait fermé ses portes pour une durée indéterminée.
Même si «le temps arrange toujours les choses», le deuil de M. Croteau a été alourdi par de nombreuses complications administratives, notamment les démarches avec les gouvernements provincial et fédéral, «toujours difficiles à joindre», ainsi qu’avec les assureurs.
M. Croteau «ne peut pas changer tout ce qui s’est passé» au cours du long processus, mais soutient sans l’ombre d’un doute «avoir fait tout ce qu’[il] a pu pour tenir sa promesse» à l’égard de sa mère, dont il a été au chevet durant les huit dernières années de sa vie.
Réaction du cimetière
Les responsables du cimetière reconnaissent détenir une part de responsabilité, mais soutiennent que plusieurs facteurs ont contribué à cette situation. Ceux-ci assurent avoir apporté de nombreux améliorations pour corriger le tir.
«On a travaillé à ramener les employés le plus vite possible et remettre le cimetière en ordre le plus vite possible. Ce n'est pas encore parfait, on s'entend, il y a beaucoup de travail. C’est le plus grand cimetière au Canada. [...] C'est très complexe. Il faut trouver toute la logistique d’entretenir le terrain, réparer, enlever les arbres qui étaient tombés lors du verglas de 2023», a expliqué le chef de la direction de La Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, Michel Issa.
Celui-ci précise que le cimetière n'a obtenu que cette année les permis de la ville pour être en mesure de retirer les arbres.
«Il faut des ingénieurs forestiers pour déterminer si peut enlever ou non l'arbre, si on peut le sécuriser», indique M. Issa.
Le cimetière Notre-Dame-des-Neiges a été fermé en grande partie au public de la mi-janvier à la mi-septembre 2023 à cause de la grève de ses employés d’entretien.