Niagara: c’était formidable de pouvoir jouer avec Marcel Sabourin, selon Guy Jodoin


Maxime Demers
Quand il était petit, Guy Jodoin suivait religieusement l’émission jeunesse La Ribouldingue, dans laquelle Marcel Sabourin incarnait le célèbre Professeur Mandibule. Près de 50 ans plus tard, le comédien a eu la chance de partager plusieurs scènes avec cette idole de jeunesse dans la comédie dramatique Niagara.
«C’était formidable de pouvoir jouer avec lui», lance en entrevue Guy Jodoin au sujet de cette première expérience de travail avec Marcel Sabourin.
«Je dois avouer que j’étais un peu intimidé au début. Je devais m’assurer d’avoir bien fait mes devoirs avant d’arriver sur le plateau, parce que je sais que Marcel en a vu d’autres. Il a joué dans J.A. Martin photographe, qui est allé au Festival de Cannes, il en a fait des dizaines d’autres films marquants. Ce qui est venu biaiser les choses, c’est qu’il est une de mes idoles de jeunesse, parce que je le regardais dans La Ribouldingue quand j’avais sept ou huit ans. C’était vraiment particulier de me retrouver à jouer son fils dans une scène où je devais lui couper les cheveux...»
Le hasard a fait que Guy Jodoin avait déjà eu la chance de passer quelques heures avec Marcel Sabourin peu de temps avant le tournage du film. Après avoir remporté le trophée Marcel-Sabourin, décerné au joueur le plus apprécié de la Ligue nationale d’improvisation, Jodoin a lâché un coup de fil à Sabourin pour lui demander de participer à une vidéo de remerciements.
«Il m’a spontanément invité chez lui, relate Guy Jodoin. On a parlé, on a bu du vin ensemble. C’était la première fois que je le rencontrais et c’était vraiment passionnant parce que c’est tout un conteur. Après, quand j’ai eu l’offre de jouer son fils dans le film, j’ai trouvé que c’était un beau hasard. Mon père dans la vie s’appelle Léopold et son personnage dans le film s’appelle aussi Léopold. Quand je lui parlais, j’avais un peu l’impression de parler à mon père.»

Travailler dans le plaisir
Second long métrage de Guillaume Lambert (Les scènes fortuites), Niagara met en scène trois frères dans la cinquantaine (François Pérusse, Éric Bernier et Guy Jodoin) qui doivent retisser les liens familiaux à l’occasion des funérailles de leur père (Marcel Sabourin), décédé en tentant de relever le Ice Bucket Challenge.
«C’était très doux comme tournage, confie Guy Jodoin. Guillaume est très bienveillant dans sa direction d’acteurs. Il me disait souvent seulement un mot et ça me suffisait pour jouer la scène. On n’était pas du tout dans une ambiance de tyran. On était fébriles de travailler ensemble. Tout le monde se lançait la balle du rire et se la relançait. C’était agréable de travailler de cette façon. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu des expériences plus douloureuses, dans lesquelles il fallait que ça grafigne. Avec Guillaume, ce n’était pas du tout ça.»
Très occupé avec ses nombreux contrats au petit écran, Guy Jodoin n’a pas souvent eu l’occasion de faire du cinéma au cours des dernières années. Ses quelques apparitions au grand écran se limitent à de petits rôles dans les comédies Mon ami Walid (2019) et Ego Trip (2015).
C’est qu’à 55 ans, Guy Jodoin choisit désormais seulement les projets qui l’emballent vraiment.
«Avant, j’acceptais plus de contrats, mais je finissais par étouffer, confie-t-il. Mais là, quand je décide d’embarquer dans un projet, c’est parce que je suis vraiment content de le faire et que je sens que je suis à ma place. J’étais heureux pendant le tournage de Niagara. Je suis heureux quand j’anime Le tricheur. Je crois que les plus beaux projets sont ceux où on se sent désiré. Quand ça arrive, ça fait vraiment plaisir.»
Niagara a pris l’affiche hier.