Cet ancien champion du PGA Tour revient de loin
Cameron Champ mène l’Omnium canadien en bataillant ses démons


François-David Rouleau
CALEDON | Mardi après-midi, Cameron Champ préparait son tournoi du circuit Korn Ferry (KFT) en Caroline du Sud quand il a reçu l’appel du circuit de la PGA l’invitant à l’Omnium canadien. Son instinct a, en quelque sorte, peut-être sauvé sa saison et donné un second souffle à sa carrière.
Car il n’y a pas si longtemps, Champ évoluait sur le meilleur circuit au monde avec des victoires en 2018, 2019 et 2021. C’est après son titre à l’Omnium 3M en juillet 2021 que le château de cartes de sa jeune carrière s’est effondré au rythme effarant des couperets manqués et des mauvaises prestations. L’aspect psychologique de son jeu a complètement déraillé.

L’Américain de 29 ans qui a toujours figuré parmi les plus longs cogneurs chez les pros a ainsi perdu progressivement ses privilèges sur le PGA Tour et glissé dans son antichambre, le KFT, depuis un an où il connaît également des problèmes. Sans top 10, il occupe présentement le 126erang du classement.
De temps à autre, il a obtenu des auditions sur le circuit de la PGA. Lors des cinq appels tarifs pour remplacer un joueur cette année, il a raté les rondes du week-end trois fois et enregistrer des tops 20 aux deux autres occasions.

13 heures de route
Quand Sahith Theegala a déclaré forfait au TPC Toronto en début de semaine en raison de douleurs persistantes au cou, il occupait alors le 8e rang sur la liste des remplaçants. Jamais il n’aurait cru recevoir l’appel lui demandant de participer à l’Omnium canadien.
«Heureusement, j’avais amené mon passeport. Je ne sais pas pourquoi je l’avais paqueté dans mes choses. Mais pour quelconque raison alors que je ne pensais même pas à ce tournoi, je l’ai fait. C’était une bonne idée après tout», a raconté Champ après les deux premières rondes en Ontario où il était installé dans le siège du meneur.
Heureuse destinée en effet, car il faisait flèche de tout bois malgré une arrivée hyper tardive à Caledon, en banlieue de Toronto. Mardi après-midi, il avait mis le cap vers la frontière nord en débarquant dans les alentours du parcours de golf vers deux heures du matin. Ce qui laissait peu de temps à sa préparation.
Multiples combats
«C’est un véritable défi de passer d’un circuit à un autre à la dernière minute, de se préparer correctement et de tenter de saisir ces occasions quand elles se présentent. C’est ma réalité et c’est tout ce que je peux faire.
«C’est aussi une véritable bataille physique et mentale que de me promener constamment entre le PGA Tour et le KFT avec des départs limités, a-t-il ajouté. Il faut que j’apprenne à profiter de ces occasions.

«J’ai accepté ma situation, a-t-il raconté. J’ai demandé de l’aide. Tranquillement, je travaille sur l’aspect mental, ce qui est bien. C’est rafraîchissant de se sentir plus libre.»
Pour une carte
Il ne s’en fait plus avec les pointages. Il sent que son jeu se replace comme il le démontre sur les allées du TPC Toronto cette semaine.
«C’est plaisant et je dois m’assurer de m’enlever de mon propre chemin en progressant.»

Une victoire à l’Omnium canadien mettrait immédiatement fin à sa déroute des dernières saisons alors qu’il retrouverait sa carte complète du PGA Tour. Sinon, un top 10 pourrait aussi le propulser dans la lutte au classement parmi les golfeurs se tiraillant pour des privilèges donnant accès à plus de tournois en 2026.