«C’est une certaine justice qui a été rendue»: condamné à payer plus de 46 000$ pour avoir transformé des logements en Airbnb
Mahmoud Ramezanpour a fait vivre l'«enfer» à deux anciens locataires à cause de ses locations à court terme

Anouk Lebel
Un propriétaire dont les Airbnb illégaux sont dans la mire des autorités devra finalement payer plus de 46 000$ à deux de ses anciens locataires après des reprises de logement de mauvaise foi.
«C’est un soulagement, une certaine justice qui a été rendue», estime Nicolas Therrien, qui a quitté le trois et demi qu’il a habité pendant dix ans en mai 2021.
Son ancien propriétaire, Mahmoud Ramezanpour, affiche son ancien logement et celui de son ami d'enfance sur la plateforme Airbnb au double du prix qu'ils payaient à leur départ.

Le Tribunal administratif du logement l'a condamné à lui verser 26 456$. Son ami et ancien voisin recevra quant à lui 20 150$ en dommages moraux, punitifs et en frais de déménagement.
Franchement «écœuré»
Les deux amis d’enfance ont enduré un «enfer» en raison du va-et-vient constant des touristes dans leur ancien quadruplex, rue Messier, sur Le Plateau-Mont-Royal, selon la décision rendue par le juge administratif Jean Gauthier le 6 novembre.
C'est que deux logements étaient déjà affichés sur Airbnb, après le départ de deux «personnes âgées, démunies, ignorantes de leurs droits», qui n'ont obtenu aucune compensation.
Après quatre avis d’éviction en un an, Nicolas Therrien et son ami ont aussi fini par partir.
«J’étais franchement écœuré. [...] J’ai appelé la police deux fois, il y avait des partys, des chicanes conjugales des gens qui louaient sur Airbnb. C'était invivable», raconte le dessinateur chez Hydro-Québec de 44 ans, en entrevue avec Le Journal.
Il a déménagé dans un autre quartier, dans un appartement qui lui coûte 500$ de plus par mois.
Son ancien logement à 735$ par mois a par la suite été annoncé sur Airbnb à un prix pouvant aller jusqu’à 384$ la nuit, selon les captures d’écran qu’il a fournies au Journal.

Dans la mire des autorités
Selon nos informations, six des huit logements des deux quadruplex contigus de M. Ramezanpour sur le Plateau Mont-Royal sont affichés sur la plateforme Airbnb.

Ces adresses sont dans la mire de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal depuis août 2023.
Deux constats d’infraction totalisant 2652$ ont été donnés au propriétaire, pour infraction au règlement municipal qui interdit la location à court terme, a confirmé l’arrondissement par courriel.
Mahmoud Ramezanpour a aussi été condamné à verser 7500$ à Revenu Québec, l’hiver 2023, concernant deux infractions à la Loi sur l’hébergement touristique pour deux autres logements qu’il possède sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à Outremont.
Joint au téléphone, Mahmoud Ramezanpour a affirmé ne jamais avoir reçu la décision du TAL.
«On va certainement le contester, je ne veux pas discuter de ce sujet», a-t-il dit avant de raccrocher.
– Avec Nicolas Brasseur
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