Fin de la COP26: «C’est une COP qui est un peu à l’image de crise de la COVID-19»
TVA Nouvelles
La COP26 s’est déroulée pendant deux semaines et prend fin samedi. Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales pour le Réseau Action Climat Canada, était à Glasgow pendant la durée de la COP26 et donne son interprétation des événements.
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«Je pense que c’est une COP qui est un peu à l’image de crise de la COVID-19», explique-t-elle. «La façon qu’on a vu la réponse mondiale c’est qu’on sait que face à une pandémie mondiale ou à une crise climatique, personne ne sera sain et sauf tant que tout le monde ne sera pas sain et sauf. Pourtant, dans le cas de la COVID-19, il y a des pays riches qui ont refusé de partager aux pays plus pauvres les vaccins, ce qui fait en sorte qu’en ce moment, il y a de grandes inéquités vaccinales et c’est un peu la même chose avec la crise climatique.»
Mme Brouillette se désole que les pays riches aientbloqué la demande pressante des pays les plus vulnérables qui font face aux impacts des changements climatiques les plus désastreux. «C’est un pilier clef de la justice climatique et on n’y est toujours pas», se désole-t-elle.
Des négociations décevantes
Pendant la COP26, il y a eu d’intenses négociations pour répondre à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius.
Selon Mme Brouillette, les négociations ont été très décevantes.
«Pour la première fois, ça fait 26 COP, 26 ans, on retrouvait une mention de la nécessité d’éliminer la production de charbon ainsi que les subventions aux énergies fossiles», souligne-t-elle.
«De l’autre côté, il y a des annonces au niveau domestique. On a vu plusieurs juridictions, dont le Québec, sous le leadership du Costa Rica et du Danemark participer à l’alliance Beyond Oil and Gas. C’est la première fois qu’on voit des pays se fixer une date d’expiration pour l’extraction du fossile, donc ça, c’était certainement une bonne nouvelle, mais le Canada ne s’y est pas joint», dit-elle.
Le Canada a plutôt annoncé qu’il mettrait des plafonds sur les émissions du secteur pétrolier et gazier.
Une autre COP en 2022
Les pays vont se réunir à nouveau en 2022 pour améliorer leur plan climatique.
«On s’attend à ce que le Canada le fasse l’année prochaine, mais ce seuil-là de 1,5 degré est absolument critique. C’est une ligne qu’on ne peut pas dépasser», note Mme Brouillette.
Mme Brouillette se désole que le Québec soit venu à la COP sans faire ses devoirs.
«C’est sûr que quand on se positionne comme leader climatique et que de l’autre côté, on augmente la quantité d’autoroutes, c’est un peu comme un pipeline», dit-elle. «Une autoroute est à un pipeline ce qu’une voiture est aux énergies fossiles. Ce projet-là (le troisième lien) est incompatible avec le leadership climatique.»