«C’est un choc pour tout le monde»: la communauté de Lac-Simon envisage d’imposer un couvre-feu après la mort d’un ado

Marianne Lafleur
La communauté de Lac-Simon envisage de mettre rapidement en place de nouvelles mesures de sécurité comme l’imposition d’un couvre-feu, après la mort suspecte d’un adolescent à Lac-Simon, lundi matin.
«C’est un choc pour tout le monde. C’est quand même un mineur qu’on a perdu, donc c’est très difficile pour tout le monde», a réagi le chef du Conseil de la Nation Anishnabe de Lac-Simon, Lucien Wabanonik.

Inquiet pour la sécurité des membres de sa communauté, il affirme vouloir imposer des mesures concrètes afin de rassurer la population.
«On pense à l’implantation d'un couvre-feu, l’installation d’une guérite, l’augmentation de la présence policière, mais nos capacités sont quand même limitées», admet-il.
Lundi matin, un peu avant 3 h, un adolescent a été trouvé grièvement blessé sur la voie publique dans la communauté autochtone de Lac-Simon, en Abitibi-Témiscamingue.
Il a été transporté au centre hospitalier de Val-d’Or, où il a succombé à ses blessures malgré les soins reçus.
La Sûreté du Québec (SQ) traite cette affaire comme une mort suspecte et enquête actuellement sur les causes et circonstances du drame. C’est la section des crimes contre la personne, déployée notamment lors de meurtres, qui a été chargée de faire la lumière sur cette tragédie. Aucune arrestation n’avait eu lieu au moment d’écrire ces lignes.
«Un cri à l’aide»
Le Conseil de bande considère ce drame comme un cri à l’aide des jeunes. «C’est comme ça qu’il faut le voir, donc il faut avoir de l’écoute, mais il doit aussi y avoir des actions qui viennent avec», affirme M. Wabanonik.
Il assure que des gens travaillent beaucoup pour améliorer le filet social de la communauté ainsi que pour rassurer sa population.
Des problèmes de violences
La communauté est aux prises avec des problèmes de violences depuis quelques années. Sur les réseaux sociaux, plusieurs membres de la nation déploraient d’ailleurs le manque d’actions malgré les événements tragiques qui se sont succédé dans cette communauté.
Les internautes faisaient notamment référence à la mort de Seth Moushoom. En septembre 2024, ce jeune homme est décédé à la suite d’une bagarre. Un adolescent de 15 ans avait fait face à une accusation de meurtre au deuxième degré.
Quelques jours plus tard, une agression à l’arme blanche est survenue et un jeune de 17 ans avait subi des blessures graves.
Le 31 août 2024, un homme dans la vingtaine est mort à la suite d’une bagarre dans la réserve.
M. Wabanonik est conscient que la communauté vit une crise sociale depuis quelque temps. «Il y a eu des situations très difficiles. Ça avait été stabilisé un peu, mais parfois ça revient, donc on y travaille beaucoup.»
Mardi matin, la SQ n’était toujours pas en mesure de divulguer la nature des blessures subies par l’adolescent. Toutefois, l’enquête de la SQ suit son cours et de nouvelles informations pourraient être dévoilées prochainement, selon la sergente Nancy Fournier, porte-parole pour la SQ.
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