«C’est un appel qui va changer sa vie»: Gardiner MacDougall revient sur la soirée tragique de lundi à la Coupe Memorial


Kevin Dubé
RIMOUSKI | Les Wildcats de Moncton ont été frappés de plein fouet par le décès du beau-père du directeur général de l’équipe, Taylor MacDougall, retrouvé sans vie dans sa voiture après avoir subi une crise cardiaque dans le stationnement d’un club de golf de la région, lundi.
Rappelons que Taylor MacDougall a appris la nouvelle peu de temps avant la rencontre de lundi soir entre les Wildcats et les Tigers de Medicine Hat. Il a ensuite dû partir afin d’aller identifier le corps de Pat Buckley, qui avait fait la route de Fredericton vers Rimouski dans la journée afin d’assister au match.
«Tu ne veux pas recevoir ce genre d’appel»
C’est donc dans des circonstances dramatiques que l’organisation des Wildcats a dû continuer sa préparation en vue du match de ce soir contre l’Océanic de Rimouski.
Un match d’une importance capitale pour la suite de la saison des Wildcats. Avec une victoire, ils accèdent à la demi-finale et, avec une défaite, ils rentrent à la maison.
«Tu ne veux jamais recevoir ce genre d’appel, a mentionné l’entraîneur-chef et père du directeur général des Wildcats, Gardiner MacDougall. Ça devait être le moment fort de sa carrière, l’un des moments les plus heureux de sa vie. Puis, il a reçu cet appel qui va changer sa vie, vingt minutes avant le match. Plutôt que de regarder la première période, il a dû aller identifier le corps de son beau-père, décédé. Il n’y a pas de manuel pour apprendre à gérer ce genre de situation et il le fait remarquablement bien.»
«Quand ça arrive à un de nous, ça arrive à nous tous, a ajouté le capitaine des Wildcats, Markus Vidicek. Maintenant, on doit s’assurer d’être prêt pour le match.»
De douloureux souvenirs
Émotif après le match de lundi, Gardiner MacDougall avait reconnu que ce fut le «match le plus difficile que j’ai dirigé».
Et maintenant, par respect pour ses joueurs, il assure qu’il sera à 100% avec eux.
«On dit souvent à nos joueurs que notre mental doit être plus fort que nos sentiments. Tu peux avoir une présence merdique ou excellente, mais tu dois te concentrer sur la prochaine. En tant qu’entraîneur, je dois appliquer ça», a-t-il assuré, lui qui a revécu des souvenirs douloureux de 1997.
Cette année-là, il avait appris, avant de diriger un match du Blizzard d’OCN dans la Ligue de hockey du Manitoba, que le mari de sa sœur, un militaire, venait d’avoir un accident sur la base de Petawawa et qu’il était entre la vie et la mort.
«J’avais quitté le Manitoba pour Ottawa le lendemain et il avait été aux soins intensifs pendant six jours. Nous avions ensuite dû prendre une décision qu’aucune famille devrait prendre, soit de le débrancher. Ma sœur avait trois enfants, de cinq, trois et un an.
«Je pense que cette situation m’a appris à gérer ces moments. Ce n’est qu’un match de hockey. Demain, peu importe ce qui va arriver, on va être encore en vie. On aimerait rester dans le tournoi, ce serait super, mais ça amène une perspective différente. Cet épisode de 1997 a changé ma vie mais m’a aussi changé en tant qu’entraîneur.»