«C’est sûr que ça va être un investissement substantiel»: convertir un chalet saisonnier en habitation quatre saisons

«C’est sûr que ça va être un investissement substantiel: l’adaptation d’un chalet saisonnier au temps glacial du Québec ne se résume pas à l’ajout d’isolant dans les murs. 

Les résidences secondaires qui sont délaissées pendant l’hiver font souvent partie du patrimoine familial depuis belle lurette. Ces habitations rustiques, mais fonctionnelles, permettent l’accès à un chalet lorsque le mercure ne sombre pas sous les 0 degré.

Gare à la réglementation

Par amour pour les sports hivernaux ou simplement pour fuir la grisaille de la ville, certains propriétaires sont tentés d’injecter des dizaines de milliers de dollars dans leur cabane pour pouvoir la visiter à longueur d’année. Une idée réalisable, mais plus complexe qu’elle peut le sembler.

«Le premier obstacle auquel on peut se buter, c’est la réglementation municipale, souligne Alexandre Perron-Hudon, expert-conseil, rénovation et construction résidentielle chez RénoAssistance. À plusieurs endroits, ces conversions sont limitées.»

Des chalets de bricoleur

Après avoir vérifié la légitimité de son projet auprès de sa municipalité, la deuxième étape est de poser un diagnostic. L’intervention d’un expert en bâtiment peut être judicieuse afin de définir l’intégrité de la bâtisse.

«C’est ce qui va déterminer si les travaux vont coûter 50 000$ ou 200 000$, enchaîne-t-il. Originalement, ces chalets trois saisons, ils n’ont souvent pas été conçus dans les règles de l’art et ne comprennent probablement pas une fondation pleine hauteur à l’abri du gel.»

Les chalets trois saisons disposent habituellement d’un vide sanitaire mal isolé et humide en période de gel. L’application de polythène pare-vapeur au sol et l’isolation des murs de la fondation sont suggérées pour améliorer l’efficacité écoénergétique du chalet, mais dans certains cas, le remplacement intégral des fondations est nécessaire.

«On peut procéder au levage du chalet s’il est capable de supporter ces nouvelles fondations, précise M. Perron-Hudon. Sinon, si la propriété est sur des pieux, il y a de l’isolation à faire en dessous. Ce sont des projets qui demandent du savoir-faire.»

Écoénergétique, le mot d'ordre

Inévitablement, vous aurez aussi à changer les portes et fenêtres du chalet. Peu importe l’isolation ajoutée au reste de la maison, les pertes de chaleur occasionnées par leur manque d'étanchéité peuvent être catastrophiques. D’ailleurs, si vous voulez préserver le cachet de l’intérieur du chalet, vous devrez aussi retirer le revêtement extérieur afin d’améliorer l’isolation des murs à partir de l’extérieur.

Le remplacement de votre système de chauffage couronnera le projet. La plateforme spécialisée ÉcoHabitation suggère l’installation d’un système de combustion de granules, à la fois efficace et écologique pour un chalet en bois. Si votre habitation était préalablement équipée d’une chaudière au mazout ou au propane, vous serez d’ailleurs admissible à une aide financière de 1275$ en vertu du programme Chauffez vert, qui vient d'ailleurs à échéance le 31 mars 2026.

En bref, une planification robuste est nécessaire pour déterminer si le jeu en vaut la chandelle, ou si la construction à neuf est plus logique.

«Mais c’est sûr que ça va être un investissement substantiel», confirme Alexandre Perron-Hudon.