C’est scientifique, vous pouvez aider le CH à gagner
Ce n’est pas de l’ésotérisme, la foule au Centre Bell peut vraiment aider le Canadien à gagner


Jean-Nicolas Blanchet
Ce n’est pas de l’ésotérisme. Ça n’a pas de lien avec les fantômes qui auraient déménagé du Forum. Ce n’est pas non plus de vieux clichés vides et sans fondement. C’est la vérité. La foule au Centre Bell peut vraiment aider le Canadien à gagner.
Peut-être que pour vous, c’est déjà clair que la foule à Montréal peut aider le club.
Pas pour moi. Quand j’entends des joueurs raconter que les fans leur ont donné de l’énergie, je trouve que c’est une image sympathique. Mais je me dis que c’est n’importe quoi.
La foule ne transfère pas de chakra ou d’énergie. On va laisser ça au yoga. Là, on joue au hockey. Il n’y a pas de connexion ou de transfert spirituel au Centre Bell.
Bref, j’ai besoin de faits. J’ai fouillé. Et c’est plutôt impressionnant. Si vous avez un billet pour le match de demain à Montréal, c’est vrai, vous pouvez avoir un impact sur le résultat du match.
Le premier facteur, c’est l’arbitrage.
Pas le même nombre de punitions
La réputée mégarevue scientifique PLOS One a publié, en 2021, une étude fascinante des chercheurs québécois Joël Guérette, Caroline Blais et Daniel Fiset. Les trois ont démontré que l’absence de partisans dans la LNH, durant la pandémie, avait changé l’arbitrage.
L’étude a analysé 3348 matchs (LNH et hockey junior). La conclusion, c’est qu’en présence des spectateurs, les arbitres ont non seulement infligé beaucoup plus de pénalités aux équipes visiteuses qu’aux équipes à domicile, mais ils ont aussi accordé moins de punitions à l’équipe locale que lorsqu’il n’y avait pas de spectateurs.
Une autre étude, plus vieille, a même quantifié l’impact de la foule sur les arbitres durant des matchs de soccer. Elle a été publiée en 2002 par les chercheurs Alan Nevill, Nigel Balmer et Mark Williams. Ils ont demandé à des arbitres d’observer un match sans le bruit de la foule afin d’observer si les décisions allaient être les mêmes que celle prises avec le bruit.

La conclusion, c’est que le bruit de la foule a fortement augmenté l’incertitude des arbitres. Les arbitres qui entendaient la foule ont infligé 15,5% moins de fautes à l’équipe locale.
Revenons au Canadien. Ils n’ont pas perdu en temps régulier depuis 74 jours au Centre Bell. Et il y en a eu des matchs où le CH a joué comme des cabochons durant cette séquence.
Mais il y avait toujours un «petit je ne sais quoi» qui redonnait des ailes à l’équipe. Comme si quelques gouttes de potions magiques étaient ajoutées dans les gourdes en troisième période.
Je crois qu’il y a assurément un peu de la foule derrière tout ça.
Montréal a un pourcentage de victoire de 0,545 à la maison et de 0,474 à l’étranger depuis dix ans. L’équipe donne un demi-but de moins à la maison en moyenne.
À vous de jouer
Avec Boston et Nashville, le Centre Bell est reconnu comme l’amphithéâtre le plus bruyant et intimidant de la ligue, que ce soit pour l’adversaire, mais aussi pour les arbitres. L’impact de l’influence de la foule devient donc encore plus grand à Montréal.
Le CH a obtenu douze punitions de moins que l’adversaire à domicile cette saison. Si Brendan Gallagher reçoit un autre double-échec dans la face, si Lane Hutson reçoit une autre droite sur le menton ou si Cole Caufield reçoit un autre hockey dans le visage, je crois que les arbitres auront plus tendance à lever le bras si la foule fait ce qu’elle est capable de faire demain au Centre Bell.