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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

C’est risqué de retirer les masques au retour de la relâche

AFP
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Photo portrait de Roxane Trudel

Roxane Trudel

2022-03-02T05:00:00Z
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Des experts craignent les effets du retrait du masque dans les écoles au retour de la semaine de relâche, tandis que de nombreuses familles ont déjà plié bagage pour profiter enfin de vacances sous le soleil.

• À lire aussi: Le retrait du masque... si la situation le permet

« C’est un risque calculé, oui, mais pourquoi même prendre le risque en ce moment ? Pourquoi ne pas attendre quelques semaines pour voir l’impact avant ? La dernière fois que le gouvernement a pris un risque calculé, en mi-novembre, ça n’a pas bien été », déplore Donald Vinh, infectiologue au CUSM.  

Récemment, le gouvernement a annoncé des assouplissements pour les voyages dès le 28 février, dont le retrait de la quarantaine obligatoire de 14 jours pour les voyageurs de moins de 12 ans. Les voyages ne seront d’ailleurs plus déconseillés. 

Nimâ Machouf
Nimâ Machouf Photo d'archives Agence QMI, Toma Iczkovits

Pour plusieurs familles, c’est tout ce que ça prenait pour se ruer sur un forfait vacances à l’étranger, remarque-t-on dans les agences de voyages.

« Il y a un engouement incroyable. Les gens ne sont plus capables. Ils ont besoin de vivre. [...] Il y en a qui m’appellent et veulent partir le lendemain ! » s’exclame Nathalie Godin, propriétaire de l’agence Voyage Vasco Laval, qui travaille dans l’industrie depuis plus de 20 ans. 

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L’impatience se reflète dans les prix. Elle a vu des forfaits au triple du montant habituel. 

« La demande est beaucoup plus élevée que l’offre, mais les gens achètent quand même, à tout prix. Il y en a beaucoup qui se sont restreints pendant deux ans ou qui ont dû annuler leurs vacances », précise quant à elle Patricia Corcos, présidente du Club voyage Sélectour.  

Ignorer la leçon

Mais ce qui inquiète les experts, c’est l’empressement du gouvernement à retirer le masque en classe dès la semaine suivante, alors que seulement la moitié de la population est adéquatement vaccinée et que la ventilation demeure un enjeu. 

« C’est comme si on faisait exprès pour favoriser une autre vague », soupire l’épidémiologiste Nimâ Machouf, sans mâcher ses mots. Il y a des pays où la covid est très prévalente encore. Enlever le masque dans les écoles sans s’occuper de la qualité de l’air, ce n’est pas une bonne idée. Si on veut l’enlever, on doit au moins compenser par un autre moyen », poursuit-elle.

Pourtant, en mars 2020, c’est la semaine de relâche qui a placé le Québec dans une si mauvaise posture, rappelle-t-elle. 

« Si on n’apprend pas de l’histoire, on est sûr de la répéter. Et il semble qu’on ignore les leçons au lieu d’apprendre », conclut à son tour Donald Vinh. 

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