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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

C’est possible d’avoir un Code criminel québécois

Capture d'écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Maria Mourani

Maria Mourani

2023-01-18T10:00:00Z
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Depuis les quatre dernières années, la violence armée occupe de plus en plus la place publique. La question qui revient souvent : que pouvons-nous faire ? 

D’un côté, vous avez les tenants de la prévention et des mesures sociales ou encore ceux qui militent pour le désarmement et le définancement de la police. De l’autre côté, vous avez ceux qui favorisent plutôt la répression. L’idéal ? Dans ce monde imparfait, rien de tel que l’équilibre. Bien souvent, les meilleures solutions se trouvent dans l’entre-deux.

Une fusillade est un symptôme révélateur de problématiques complexes qu’il est difficile de régler par une stratégie simpliste ou idéologique. Encore là, tout est dans cet équilibre entre les mesures préventives, sociales et répressives. Sans aucun doute, il est nécessaire d’agir en amont, de manière constante et à long terme, par des projets et des mesures de prévention auprès des jeunes et des familles. 

Mais, à court terme, que fait-on ? Un décompte annuel des cadavres ? Une petite tape sur les mains des criminels pour qu’ils arrêtent de faire mumuse ?

  • Écoutez Maria Mourani au micro de Benoit Dutrizac via QUB radio :

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La répression : un mal nécessaire 

Il existe un principe simple : la diminution des fusillades passe par un retrait des armes de la rue. Autrement dit, la stratégie revient à cibler les individus criminalisés par des opérations antidrogue ou des interventions préventives. D’ailleurs, on constate moins de fusillades dans certaines municipalités en 2022 grâce à cette stratégie. 

Cependant, si le bras policier et celui de la justice ne travaillent pas en concertation, croyez-vous que cette stratégie peut fonctionner ? Un individu qui reçoit une petite sentence pour un crime commis avec une arme à feu ou se retrouve libéré sous caution va rapidement retourner vaquer à ses activités criminelles et se procurer une arme à feu. On risque donc d’avoir un effet pervers : l’impunité. 

Il est vrai que les longues sentences ne garantissent pas une baisse des récidives. En revanche, elles éliminent de la rue certains individus dangereux. 

Logique, n’est-ce pas ? Pourtant, le gouvernement Trudeau ne comprend pas. 

Des projets de loi absurdes

Que ce soit avec le projet de loi C-5, qui vise le retrait de plusieurs peines minimales pour des infractions liées aux armes à feu, ou le projet de loi C-75, dont l’objectif est d’alléger la libération sous caution, le gouvernement Trudeau est totalement déconnecté de la réalité du terrain. Le pire est son argumentaire ! Il croit ainsi contribuer à une baisse des minorités et des Autochtones dans les établissements carcéraux. 

Or, cette stratégie libérale qui a cours depuis 1996 n’a pas réglé la problématique de la surreprésentation des minorités et des Autochtones dans les établissements carcéraux. Elle contribue plutôt à nourrir les polarisations actuelles. 

Les premiers ministres des provinces sont si exaspérés qu’ils ont exigé des « mesures immédiates » dans une lettre publique. Pourtant, il serait bien plus efficace à long terme que François Legault exige un rapatriement du Code criminel. 

En passant, il n’a pas toujours été de juridiction fédérale. 

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